Synopsis
Ville que l'on veut fuir, ville que l'on veut retrouver, ville que l'on rêve, Odessa, ville historique d'Ukraine au bord de la mer Noire, elle obsède ses habitants ou ceux qui l'ont quittée. Michale Boganim transmet, dans un défilement permanent de l'image, comme un effleurement de la réalité, une cité qui au fil de son évocation devient un personnage à part entière. Racontée, chantée par ceux qui la connaissent, ou l'ont connue, elle s'identifie à un fantasme, une fiction. Par la beauté de son travail, le film de Michale Boganim devient poème, et ses protagonistes, dans une complicité évidente, participent à cet enchantement du récit. Dispersés aux quatre coins du monde, d'Odessa, de Brighton Beach (New York), d'Israël, ils en parlent comme d'un lieu mythique, idéalisé, comme un paradis perdu. A la fois Juifs, mais devenus Russes, dans cette distance radicale de ceux qui ont vécu dans un monde différent, Odessa est ce qui les rattache à la splendeur rêvée d'un univers à jamais disparu, les souvenirs complexes et ambivalents de la Mitteleuropa et d'une utopie soviétique englouties.