Et si votre corps vous suivait encore, mais plus votre esprit ?
C’est l’une des plus grandes angoisses de beaucoup de gens : se faire rattraper par l’âge. Ruth, une femme âgée, apprend à vivre dans une maison de repos tout en luttant contre les premiers signes du vieillissement. Familiar Touch aborde avec sensibilité des thèmes tels que la vieillesse, la perte de mémoire et la vie en maison de soins.
Un esprit jeune dans un corps vieillissant
La scène d’ouverture ne laisse rien présager d’alarmant : on y voit Ruth, une dame âgée joyeuse, préparer avec soin et tendresse deux assiettes de toast. Un homme vient lui rendre visite ; leur conversation est plutôt maladroite. Au début, la situation prête à confusion : s’agit-il d’un rendez-vous galant ou d’une visite familiale ? Quand l’homme dépose Ruth dans une maison de repos, tout s’éclaire : c’est son fils.
Très vite, on comprend que ce film ne sera pas léger, même s’il laisse parfois place à un peu d’humour. Ruth s’adapte peu à peu à la vie dans ce centre luxueux, tout en se sentant décalée parmi les autres résidents, qu’elle considère comme lents et passifs. Elle veut prouver au personnel soignant que, si son corps est vieux, son esprit est loin de l’être. Pourtant, des peurs profondes la submergent régulièrement. Le film nous offre alors une plongée intime dans l’univers d’une personne âgée, dont la perception du monde diffère souvent de celle des plus jeunes. Cela se manifeste particulièrement dans les scènes avec les soignants, où les résidents sont parfois traités comme des enfants.
Le toucher
Dans Familiar Touch, le toucher devient un symbole de la mémoire. À plusieurs moments du récit, certaines caresses ou gestes éveillent chez Ruth des souvenirs de son passé. Ces instants lui procurent une paix intérieure qui touche le spectateur, apaisant pour un temps le tumulte mental qu’elle traverse. La cinématographie épouse le rythme du récit, globalement paisible. Mais lorsqu’un moment de panique surgit, le spectateur le ressent pleinement. Cette identification à Ruth rend le film troublant de familiarité.
Cela dit, ce n’est pas un récit foncièrement pessimiste. Les instants de lucidité de Ruth sont bouleversants. Le film oscille entre douleur et espoir. D’un côté, le spectateur redoute ce qui pourrait arriver, mais de l’autre, Familiar Touch nous invite à lâcher prise face à ce que nous ne pouvons contrôler.