Le nanar de Tonton Welshman (Part 10) - Dossier Cinema

   - 
Loubard à moustache

Votre appartement est un dépotoir que vous partagez avec un père queutard, une belle-sœur péripatéticienne et blondasse, un grand frère à banane et une boniche coincée qui est aussi votre femme.

En prime, vous êtes soudeur à la SNCF, vous en pincez sévère pour la sœur (punk) de votre ancien chef de gang qui, lui-même, veut vous faire la peau parce qu’il croit que vous voulez l’empêcher de vivre le grand amour avec une petite Asiatique de 13 ans. Vous me direz, c’est trop pour un seul homme !

Lavilliers, le cuisinier de Marie et un pote de Navarro

Mais pas pour Bernard Giraudeau, qui pris, lui aussi, part à quelques nanars comme cette Rue barbare, commise par Gilles Béhat, sur une bande originale de Bernard Lavilliers.

Ainsi, donc dans un coin de banlieue qui donne envie d’émigrer dans le Cantal, vit Daniel Chetman, dit Chet, loulou repenti qui va replonger dans la violence. Enfin, pas tout de suite parce que, dans le nanar français, on laisse bien mijoter. Cela nous vaut une galerie de portraits à la limite du vraisemblable (enfin, si certains en doutaient encore) : Giraudeau, moustache gauloise(passée de mode depuis Pujol et Terrasson), a l’air tellement désespéré qu’à un moment, il en prend une douche tout habillé. Chez les méchants, c’est du viril : Bernard-Pierre Donnadieu, en costard blanc et santiags rouge, est flanqué d’une belle bande de blousons noirs.

Dans le lot : Jean-Claude Dreyfus, pas encore cuisinier chez Marie ni boucher chez Delicatessen, Marc de Jonge, qui attendait alors un coup de fil de Stallone pour faire le méchant Russe (pléonasme) dans Rambo III, et Christian Rauth, futur mulet de Navarro.
Et tout ce petit monde qui cause, qui s’invective, qui fait monter la sauce entre terrains vagues et zones industrielles.
 

Un final sang pour sang ketchup

Mais, les barbares, qu’est-ce qu’il foutent ? Normalement, ça fait partie des mots magiques du nanar, comme "espace", "commando" ou "retour". Là, il faut être patient, mais on est récompensé, partant du principe giraudesque que "quand on est dans la merde, on pense à quelque chose d’agréable". Chet lui, il pense à son poing américain tout neuf en acier inoxydable garanti 3 ans ou 100 000 kilomètres qu’il vient de se fabriquer lui-même dans sa cave.

Et la bataille finale entre Nanard et Nanard-Pierre vaut bien le duel Cornillac-Le Banner dans Scorpion : du tatanage en règle, des bons coups dans les parties, des spectateurs qui se tâtent pour aller mettre leur grain de sel mais se font une raison une fois un flingue sur la tempe ou un couteau entre les omoplates. Le tout arrosé de quelques litres de ketchup et on se régale. C’était vraiment chouette les années 80 !

Attention, ci-dessous retrouvez la vidéo de la baston finale du film, interdite aux moins de 12 ans.

 

 Avis

 Toute l'actualité cinema


Newsletter
Inscrivez-vous à notre newsletter: