Un film de Newt Arnold (assistant réalisateur sur Le Parrain II et Les Goonies), photographié par David Worth (Shark Attack III), scénarisé par Sheldon Lettich (Double Impact), d''après l''histoire plus ou moins vraie de Frank Dux, un Ricain auto-proclamé vainqueur de compétitions secrètes : c''est Bloodsport et franchement, ça fait envie.
Et avec Van Damme dans le rôle du super champion de la castagne ? On ne tient plus de joie, on ouvre un large bec et on laisse tomber une vieille VHS de 1988.
La belle choucroute permanentée
En ces temps reculés du magnétoscope à bande magnétique, le film de baston cherchait son deuxième souffle. Il fallut un grand écart facial belge pour lui redonner de l''air. Notre francophone (quoique) ami JCVD est donc Frank Dux, un capitaine de l''armée US qui s''entraîne, comme des tas de tataneurs de par le monde, pour le Kumité, sorte de championnat du monde tous styles, organisé dans les bas-fonds de Honk-Kong.
Jamais un occidental n''a remporté le tournoi et vous aurez compris que Van Damme/Dux va mater tous ces "niaquoués". Avant cela, il fera sa révolution capillaire. Une étape capitale, qui nous permet surtout de comprendre le long flash-back sur sa formation en bourre-pif. Parce qu''il est Américain, Franky, mais il a été élevé à la sauce soja, par un voisin japonais qui le mettait minable à l''entraînement. Il faut dire qu''avec sa choucroute permanentée et sa ceinture blanche, il ne faisait pas le poids.
"C''est à cause de ça que ça s''appelle Bloodsport"
C''est quand il a opté pour la coupe à la Ken (le copain de Barbie, si propre sur lui, avec sa raie sur le côté) que notre héros est devenu super bon. OK, son personnage est lisse au possible, stéréotypé juste comme il faut pour respecter son professeur et emballer une blondasse qui passait par là.
Mais, du coup (de pied dans la gueule, bien sûr), Jean-Claude se fait carrément voler la vedette. Et par qui ? Par celui qui doit justement être son faire-valoir : une armoire à glace avec barbe et tatouages interprétée par Donald Gibb.
Il incarne Ray Jackson, l''autre Américain qui combat au Kumité. Il est donc le rival, puis le meilleur pote de Van Damme/Dux. Surtout, il parsème le film de répliques machistes, racistes, homophobes.
Le commissaire Moulin assure le doublage
Jackson voit une giclée de sang jaillissant d''une bouche pendant un match éliminatoire et là, ça fuse : "C''est à cause de ça que ça s''appelle Bloodsport."
Un de ses adversaires, KO, reste au sol : "Relève-toi, pédé !"
Forest Whitaker lui-même, dans un de ses premiers rôles, vient arrêter Van Damme/Dux, pour le ramener aux États-Unis : "Et toi, le chimpanzé, remonte dans ton cocotier."
Cerise sur le gâteau, le doublage est assuré par Yves Rénier, notre commissaire Moulin national, qui en rajoute des caisses pour rendre ce gros con de Jackson encore plus sympathique.
Forcément, comme c''est un second rôle, il prend une dérouillée par le méchant, qui lui pique même son bandana Harley-Davidson. JCVD ira le récupérer et Gibb/Jackson pourra enchaîner dans Bloodsport II, mais sans Yves Rénier, ni répliques à sa mesure. Faut pas trop en demander non plus.