Mega Shark vs Giant Octopus : plus c’est gros, plus ça passe - Dossier Cinema

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Le nanar de Tonton Welshman (part 36)

Chez nos amis américains, on vante la libre concurrence, on promeut la saine compétition. Dans le domaine nanardophile, cela donne notamment lieu à une baston homérique entre Nu Image et The Asylum, deux boîtes de production fauchées du bulbe et du porte-monnaie. Nous avons déjà évoqué la première nommée pour ses Predatorman et Morphman ; nous allons nous pencher sur le cas de la seconde en prenant pour objet d’étude Mega Shark vs Giant Octopus, un titre certes à rallonge mais comme c’est la seule idée du film, ça le résume plutôt bien. En prime, ça ratisse large, aussi bien que les amateurs de squales qu’auprès du fan-club des pieuvres.

 

Ils sont peut-être crétins chez Asylum, et sans doute aussi gauchers des deux mains quand on voit leurs effets spéciaux (nous y reviendrons), mais ils ont la bosse du commerce : le savoir-faire de leur société + le mot « shark » dans le titre + Lorenzo Lamas au générique, c’est le carton assuré. Pour le même prix, ils vous mettent un submersible tout pourri en images de synthèse, dont le tableau de commandes a été démonté sur un grill-pain est-allemand de la grande époque, et une vraie chanteuse ratée (Deborah Gibson) en fausse sauveuse de l’humanité prénommée Emma.

Il suffisait de regarder la TNT...

Selon le scénario que l’on doit à Ace Hannah, l’un des pseudos utilisés par le réalisateur (c’est un bien grand mot…) Jack Perez, Emma vient de se faire lourder de l’institut océanographique, elle a les fédéraux aux trousses parce qu’elle subodore qu’une baleine échouée sur la plage de Long Beach a été croquée par quelque chose et non découpée par un tanker moldave battant pavillon du Libéria.

Elle trouve refuge chez son ancien prof de… Ben oui, c’est vrai ça, de quoi d’ailleurs puisqu’il sait tout sur tout et même plus ? Enfin, on ne s’arrête pas à ça. Emma découvre qu’un Mégalodon, requin aussi géant que préhistorique, hante les eaux du Pacifique. En même temps, si elle avait eu la TNT, elle l’aurait su juste en regardant Shark Attack 3.

Une caméra tenue par un parkinsonien

En parallèle, de l’autre côté de l’océan, les Japonais doivent se dépatouiller avec une autre bestiole hénaurme qui se fait les griffes sur une plate-forme off shore. Pas une vraie plate-forme bien sûr, mais une maquette filmée dans une bassine par une caméra tenue par un épileptique. Ou un parkinsonien, ne soyons pas sectaires : chez Asylum, il y a du boulot pour tout le monde. D’ailleurs, si quelqu’un voulait s’y coller, c’est bientôt l’heure des scènes de sous-marin qui bougent avec les héros s‘accrochant aux tables en faisant semblant de se faire secouer.

Mais revenons à nos Nippons. Ils ont donc un problème et envoyent Seiji Shimado (joué par Vic Chao) en Californie pour le régler. Il est sympa, Seiji. En plus, il a une blouse immaculée, donc c’est un scientifique. Il forme même un joli couple avec Emma, dans une intrigue aussi secondaire que platement mise en scène dans la scène de copulation dans un placard.

"Tu paries que je peux pas manger un Boeing 747 en plein vol ?"

Pendant ce temps-là, on ignore ce que fout la pieuvre, mais le requin, lui, il a les crocs : un destroyer, un chasseur de l’US Air Force, un bout du Golden Gate Bridge et, moment d’anthologie, un Boeing 747 volant à 10 000 mètres. Et oui, mesdames et messieurs, dans vos yeux ébahis, un Mégalodon ressuscité va effectuer un bond ahurissant pour croquer avec une efficacité chirurgicale l’un des plus gros avions de ligne du monde.

Et, parce que la maison Asylum ne recule devant aucun sacrifice pour satisfaire sa clientèle, elle vous sert ça avec les CGI (« computer generated images ») dégueulasses qui ont fait sa réputation. Un gosse de 12 ans avec un Commodore ou un Atari 520 ST ne ferait pas pire dans l’incrustation de sous-marins, de bestioles, voire de Lorenzo Lamas bien trop discret pour que cela soit tout à fait honnête.

 

Pour ce qui est d’en prendre plein les yeux, grâce soit rendue à l’éclairagiste qui vous provoquera au minimum une demi-douzaine de fractures de la rétine avec ses couleurs criardes et/ou fluo, destinées à masquer que tout a été réalisé dans le même décor. D’ailleurs, les sbires en treillis, qui constituent à eux tout seuls un comique de répétition totalement nanardophile, ont tout compris : même à l’intérieur, ils gardent leurs lunettes de soleil.

Et les deux monstres dans tout ça ? On tente de les accoupler en leur injectant des phéromones de tigre à dents de sabre pour fabriquer une arme capable de venir à bout de l’éléphant-piranha conçu par un savant fou sur une île déserte au large de La Rochelle. Non, je déconne. Mais je devrais peut-être proposer l’idée à Asylum…

 

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