Les Portes de la Gloire: Benoît Poelvoorde en chef VRP - Chronique Cinema

Une fois n'est pas coutume, poussons un petit cocorico surtout si on décide de vous parler du dernier film de Benoît Poelvoorde, "Les Portes de la Gloire". A la fois comme acteur et comme co-scénariste, Ben s'est dévoué comme un beau diable au côté de Christian Merret-Plamair, un peu comme ce dernier l'avait fait pour lui dans les célèbres "Carnets de Monsieur Manatane". Poelvoorde incarne ici le chef d'une bande de VRP. Ce genre de personnes que l'on s'empresse de refouler une fois qu'ils osent franchir le pas de notre porte, surtout que la plupart d'entre eux refourguent une marchandise pas toujours très aguichante. Dans sa mission, Régis est entouré d'un quatuor de vendeurs, tous les plus véreux les uns que les autres qui braderaient leur mère en vous accordant peut-être même une petite ristourne. Ils s'attaquent aux chômeurs à qui ils font cracher leurs derniers deniers. L'entreprise pour laquelle nos comparses bossent est tenue par un certain Paul Beaumont, un homme peu scrupuleux qui a décidé d'envoyer au front son futur gendre afin de l'aguerrir à une probable future carrière... Quand on pense Poelvoorde, on se souvient bien entendu de ses nombreux films qui ne sont jamais passés inaperçus. Du serial killer de "C'est arrivé près de chez vous" au guide des "Randonneurs" et au père tyrannique de "Les convoyeurs attendent", l'acteur namurois a toujours laissé une trace indélébile. Dans un style documentaire du jeudi soir en plus caustique, le film sombre de temps à autre dans la morosité et le tragique. Car si pour vous VRP était une vocation, le devenir en deviendra vite une sinécure. Régis l'a d'ailleurs très vite appris à ses dépens, mais pour le pauvre vieux la roue a déjà tourné. Pour survire à ce qui devient un calvaire quotidien, il paraît tel un adjudant-chef, frustré de voir la vie lui filer entre les doigts. Et qui d'autre que Benoît Poelvoorde pour interpréter un tel personnage? Pas de chauvinisme, mais beaucoup de fierté pour notre Ben national! On attend avec impatience la suite de ces prestations, quasi à chaque fois inoubliables, avec "Le Vélo" de Ghislain Lambert et "Le Boulet" d'Alain Berberian... "Les Portes de la Gloire", de Christian Merret-Plamair, avec Benoît Poelvoorde, Michel Duchaussoy, Etienne Chicot, Yvon Back, Julien Boisselier et Jean-Luc Bideau.