La minisérie 'Shokuzai' démarre sur un meutre atroce. Mais l'identité de l'assassin est somme toute secondaire. Le titre - 'Shokuzai - Celles qui voulaient se souvenir', en dit long. Il faut dire que le réalisateur Kiyoshi Kurosawa n'est pas tendre avec ses personnages. Une jeune femme est brutalement violée et assassinée, sa mère ne parvient pas à faire face et quatre de ses amies en portent les cicatrices à l'âme pour tout une vie. Une histoire que Kurosawa raconte de manière très casuelle, un peu comme s'il montrait simplement la vie au quotidien. Mais derrière ce mirage, toutes sortes de frustrations s'accumulent, des doutes, exacerbés par une société qui ne permet pas aux gens de s'épanouir. En ce sens, 'Shokuzai' est également un plaidoyer fervent à l'encontre de la mentalité japonaise, l'hypocrisie et la dissimulation qui y règnent, aux yeux de Kurosawa. Avec une durée de quatre heures et demie, et une approche plutôt intimiste, on ne peut pas dire que 'Shokuzai' soit un défi aisé. Mais la vision de Kurosawa et les interprétations des personnages principaux, et surtout Kyoko Koizumi dans le rôle de la mère, font que l'effort en vaut absolument la peine. Connaissant l'été belge, il y aura certainement suffisamment de jours pluvieux qui seront ainsi comblés d'une agréable manière. (RN)
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