La Môme - Chronique Cinema

Comment arriver à résumer la vie de quelqu'un en un film? Y aller de manière chronologique, de la naissance à la mort, en retenant les moments marquants (dans le genre de 'Les cendres d'Angela')? Choisir un instant crucial et y raccrocher le reste de la biographie ('méthode utilisée dans 'Ray')? Ou alors se focaliser sur une période de valeur significative concernant le sujet traité, et tenter à partir de cela d'en esquisser un tableau convainquant (à l'instar de 'Shadowlands')? Chaque option comporte son lot d'avantages et d'inconvénients, au final le réalisateur devra sélectionner ce qui lui semble le plus judicieux. C'est malheureusement trop en demander à Olivier Dahan, metteur en scène et scénariste de 'La Môme'. Il avait pour mission de reconstituer la vie d'Edith Piaf, la fragile muse des rues parisiennes, qui, grâce à son improbable timbre vocal, est devenue une légende vivante. Dahan n'avait visiblement aucune idée concernant la manière de s'y prendre, et ne trouve rien de mieux que de passer l'entièreté du film à faire des bonds temporels en tous sens, un peu comme une grenouille atteinte de convulsions. L'ensemble s'étale de l'enfance d'Edith, placée sous le signe de la maladie, à un concert où elle se renferme sur elle-même, pour en revenir à sa jeunesse, passée en partie dans le bordel tenu par sa grand-mère, jusqu'au moment de son dernier souffle. Au milieu de cet écheveau narratif sans motivation, ce film donne à la môme Piaf l'image d'une hystérique alcoolo, que l'interprétation, caricaturale de Marion Cotillard n'aide en rien... Impossible d'imaginer que cela soit volontaire. Film: 1/5 - Soundtrack: 4/5