L’Élève Ducobu, la critique - Critique Cinema

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Fans du Maître d’école, de Nos Jours heureux, voire de Scout toujours, réveillez-vous ! Le cinéma français a pondu une nouvelle comédie avec des gamins. Ce devrait être gage de fraîcheur, de pitreries, de bonne humeur et d’affrontements drôlatiques entre adultes maladroits et sales garnements. Avec L’Élève Ducobu, Philippe de Chauvron (scénariste de Neuilly sa mère, entre autres) s’appuie sur la bande dessinée du même nom.

Ducobu, cancre professionnel, se retrouve viré de tous les bahuts où il a squatté les fonds de classe. Alors que l’envoi en pension guette, un seul établissement accepte ce glandeur de Ducobu : Saint-Potache, à l’autre bout de la ville. Ce qui oblige Ducobu père et fils à déménager, à se retrouver dans une résidence proprette avec une Citroën C3 Picasso devant chaque pavillon. Les Ducobu ont pour voisines d’en face les Grattin mère et fille. La première, un peu maniaque, gagne aisément sa place chez les MILF, et la deuxième est tout simplement la meilleure de sa classe.

 

Cancre il est, cancre il restera, Ducobu va déployer des trésors d’imagination pour détrôner mademoiselle Grattin. Mais il aura fort à faire avec Latouche, l’instituteur sévère, incarné par Elie Semoun. Latouche le psychorigide faussement autoritaire, a la particularité de résumer ses sentiments en un seul mot. Et de gueuler comme un âne, de grimper dans les aigus, pour asseoir son autorité sur Ducobu. Mais Latouche a ses failles. Dont une : il a des sentiments pour mademoiselle Rateau, la prof de musique.

Quelques sourires, peu de surprises

Caricature aidant, proximité avec la BD oblige, L’Élève Ducobu fleure bon les gags à gogo et l’insouciance. C’est un fou furieux au costume de Maya l’abeille ou des Dalton, c’est selon, qui emmerde l’autorité. Encore fallait-il un personnage central un peu plus convaincant.

Vincent Claude (Ducobu) a bien la tronche de l’emploi, la silhouette un peu grassouillette, le visage faussement angélique et la chevelure faussement blonde. Mais rien de bien naturel ne filtre des répliques. C’est le risque à prendre avec une flopée d’enfants à la distribution. Elie Semoun abat encore sa carte de loser, version irascible cette fois. La caricature lui va très bien. De quoi tirer quelques sourires, mais sans trop de surprises.

De quoi se marrer ?

Passe encore la première partie du film, où l’on se prend à attendre chaque invention plus ou moins high tech de Ducobu et de ses complices pour venir à bout de la naïveté de Latouche. Passe encore le gag des lunettes de mademoiselle Rateau. Passe encore la vanne de Latouche, se retrouvant avec les fesses de sa promise sous les yeux, grondant Ducobu en l’appelant "Dubocu". C’est mignon, mais y a-t-il de quoi se marrer franchement ?

Le passage musical, devenu une banalité depuis la déferlante des films d’animation, n’engendre pas le grain de folie escompté. Dans la deuxième partie, on frôle le désastre. L’adulte peut légitimement se demander ce qu’il fout devant l’écran. D’où cette question : L’élève Ducobu se destine-t-il enfants, ou aux adultes ?

Tout le monde roule en Citroën

En partie pensé pour adultes, on imagine, non pas pour les trouvailles du scénario, mais pour le placement "produit". Les T-shirts Lacoste, ça reste discret, mais les plans resserrés sur la Citroën C3 de maman Grattin devant le pavillon, ou d’autres plans encore plus resserrés sur une autre C3 alors que les gamins sont passés devant depuis un bail, ça paraît louche.

De toute façon, c’est bien simple, tout le monde roule en Citroën au pays de Ducobu.

Et les enfants, dans tout ça ? Ils devraient au moins se régaler des pitreries d’Elie Semoun, et oublier vite fait la mièvrerie du happy end.

L''Élève Ducobu, de Philippe de Chauveron, avec Elie Semoun, Joséphine de Meaux, Vincent Claude... Durée : 1 h 36. Sortie le 22 juin.

 

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