Kebab Connection - Chronique Cinema

Ibrahim "Ibo" Secmez (Denis Moschitto) est un jeune Turc à Hambourg avec des ambitions de réalisateur (il voudrait réaliser le premier film de kung-fu allemand), mais doit se contenter de faire des petits films publicitaires dans le style de Bruce Lee pour le commerce de kebab de l'oncle Ahmed (en concurrence avec le Grec d'en face qui n'a plus le moindre client). Le reste du temps, Ibo se laisse aller au gré de la journée. L'élément modificateur s'opère lorsque sa petite amie Titzi semble être enceinte. Le père de Ibo est en rage quand il apprend que son fils a mis enceinte une fille allemande: ceci est contraire aux traditions turques, et donc il déshérite Ibo. Entre-temps Titzi a des doutes: elle ne veut pas abandonner sa carrière d'actrice naissante pour l'enfant, elle s'en remet aux qualités paternelles de Ibo – a-t-on jamais vu un Turc avec un buggy? Il va donc devoir prouver qu'il peut être responsable. 'Kebab Connection' est tout d'abord une comédie amusante, certainement pas un film qui va longuement nous faire réfléchir aux problèmes de la société. Ce qui est assez remarquable, c'est que tous les Turcs parlent couramment l'allemand, même entre eux, mais ce n'est que pure autodérision le père d'Ibo affirme (en allemand) qu'il n'a jamais parlé un mot d'allemand et qu'il ne le fera jamais. Les réalisateurs font aussi quelques clins d'oeil notamment à 'Battleship Potemkin' (la scène des escaliers) et inévitablement aux films de Bruce Lee qui apparaît même à Ibo dans une version allemande. Les vers de Shakespeare cités par Titzi forment le fil rouge tout au long de 'Kebab Connection', ce qui fait du film une version moderne de 'Romeo et Juliette', mais qui finit néanmoins beaucoup mieux. Un film drôle – on ne peut pas en dire autant de toutes les comédies allemandes.