The New World - Chronique Cinema

Terence Malick a beau n'en être qu'à son quatrième film en 32 ans ('Badlands', 'Days of Heaven' et 'The Thin Red Line'), son statut commence tout doucement à prendre des allures Kubrickiennes. Dans 'The New World', Malick se penche sur la célèbre histoire de Pocahontas et John Smith, avec tout ce qui manquait à la version infantilisante de Disney. Une choses est sûre, amateurs et détracteurs ne pourront qu'être d'accord sur un point: picturalement, c'est un film de rêve. Avec une patience d'ange, et l'oeil d'un maître de peinture, Malick esquisse l'émerveillement des Anglais lorsqu'ils découvrent ce nouveau monde inviolé. Soutenu par un motif récurrent emprunté à Wagner et son 'Das Rheingold', il hypnotise véritablement le spectateur. Les qualités dramatiques de 'The New World' par contre, diviseront sans aucun doute le public. Plus que jamais, autant dans son montage que sa manière de raconter l'histoire, Malick foule toutes les conventions, pour donner naissance à un film qui tient nettement plus de la poésie que de la prose. Certains trouveront cela irritant, nous avons été fascinés. Et à compter que les acteurs peuvent avoir une quelconque importance dans une telle ode au décor, la toute jeune Q'Orianka Kilcher fut une découverte: elle rejette, sans effort, Colin Farrell et Christian Bale dans l'ombre de l'écran. Malheureusement, en Belgique, il ne nous est possible que de voir la version courte, qui fait deux heures, alors qu'aux Etats-Unis, ils ont le choix, et peuvent opter pour une heure de plus. Oui, trois heures.