Looper - Chronique Cinema

'Looper' de Rian Johnson prouve une fois de plus qu'il est possible de faire du cinéma commercial et intelligent. D'autant que le film contient le conflit interne le plus bizarre qui soit. On sent vraiment qu'il y a quelque chose qui se passe dans le cinéma américain: certains essayent vraiment de pratiquer un cinéma commercial intelligent. Il suffit de penser à 'The Bourne Ultimatum', 'Inception' et 'Source Code'. 'Looper' de Rian Johnson s'inscrit impeccablement dans cette liste. Car Johnson, écrivain et réalisateur du très réussi 'Brick', offre une histoire très réussie qui, c'est à noter, contient elle aussi un looping. L'histoire présente le conflit le plus interne qui soit: Joe, jeune assassin (Joseph Gordon-Levitt) qui se trouve face à face avec une version plus vieille de lui-même (Bruce Willis). A côté de cela, une intrigue à la 'Terminator', avec quelqu'un qui remonte dans le temps pour éliminer quelqu'un d'autre et ainsi changer le futur. Et puis, il y a la ligne narrative à la 'Witness', où un 'man with no name' protège le fils d'une femme solitaire et le prend sous son aile. Une ligne narrative qui rappelle également des westerns et les histoires de samouraï de Zatoïchi. Johnson parvient à mêler très joliment ce mix de niveaux, pour nous emmener vers un climax ultra libérateur, même si ses voyages dans le temps et leurs conséquences ne résistent pas tous à une analyse en profondeur. Mais ce qui est encore plu fort, c'est l'explosion de la polarité classique bon-mauvais. Car le bien et le mal semblent soudainement s'intervertir radicalement, sans que l'on ne s'en rende véritablement compte sur le plan émotionnel. Un film fantastique.