Festival de Cannes 2019 : Jour 3 - Actu Cinema

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Voici déjà venue la troisième journée du festival. Journée frustrante, c’est le moins que l’on puisse dire. Elle a débuté par l’excitant film islandais « A WHITE WHITE DAY » dont le réalisateur (Hlynur Pálmason) avait fait sensation deux ans plus tôt à Locarno. Le cinéma islandais est probablement l’un des cinémas européens les plus intéressants de ces dernières années, ils sont donc ardemment surveillés en festivals, on n’est jamais à l’abri d’une pépite. A WHITE WHITE DAY confirme cette optique. Il raconte l’histoire d’un grand-père qui s’occupe de construire sa maison reculée dans la campagne mais éduque également sa petite-fille, souvent présente chez lui. Il s’agit d’une chronique familiale centrée sur ce grand-père ayant perdu son épouse quelques semaines auparavant et dont la perte le ronge. Cette perte inquiète ses collègues policiers, sa famille mais aussi son thérapeute qui tente maladroitement de l’aider. Cette dernière réveille également une vieille crainte mystérieuse qui va faire en sorte que le comportement de notre grand-père va changer, plutôt pour le pire. Seule la présence de sa petite-fille, son rayon de soleil, va lui apporter un semblant de stabilité.

Le cinéma islandais confirme tout le bien qu’on en pense car son réalisateur a su, grâce à une mise en scène précise et efficace ainsi qu’un casting à la justesse indiscutable. Il ne fait nul doute qu’il faudra encore compter avec lui dans le futur.

La suite fut moins drôle puisque nos interviews prévues, et confirmées, ont été annulées pour une obscure raison plus que discutable. Enfin soit, on tentera de tout de même vous les proposer plus tard, lors de la sortie du film, LE DAIM, dans nos salles.

Enfin, première séance dans le Grand Théâtre Lumière, pour la montée des marches du curieux ATLANTIQUE. C’est une production sénégalo-franco-belge qui narre l’histoire de Ada, jeune fille devant se marier avec Omar mais qui aime secrètement Issa. Le jour où Issa se rend en Europe en pirogue, la vie d’Ada va basculer. A partir de ce moment là, d’étranges événements se produisent, à commencer par le lit nuptial d’Ada et Omar qui prend feu subitement. La police sera sur le coup car de plus en plus d’événements de ce type arrivent.

Cette œuvre de Mati Diop est on ne peut plus déroutante. Il s’agit du portrait d’une société, peu montrée au cinéma de surcroit, qui vire petit à petit dans le film de genre au travers du mythe des djinns. Le résultat est plutôt intrigant puisque le film aborde la thématique des migrants, le mariage arrangé, l’amour, la problématique des salariés non payés et bien d’autres encore, le tout avec un univers de genre. C’est osé ! Ce n’est pas toujours réussi car parfois un peu brouillon mais la tentative est louable.

Après, retour à la Semaine de la critique pour une séance de courts-métrages. En tant que programmateur de courts-métrages moi-même, je ne pouvais manquer cela, d’autant plus que le programme était alléchant. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet car il s’agit de films que vous n’aurez probablement pas l’occasion de voir mais, cela fait du bien de voir des choses différentes sur la Croisette surtout que, la sélection était composée de trois films de genre, dont un de Brandon Cronenberg (le fils de David), réalisateur du curieux ANTIVIRAL qui avait révélé Caleb Landry Jones il y a quelques années.

Finalement, voici venu le temps de la projection de SORRY WE MISSED YOU, le nouveau film du double palmé Ken Loach. Le britannique aborde dans ce film toutes les thématiques qui lui sont chères, faisant de SORRY WE MISSED YOU un film somme. Bien que présente quelque peu dans à peu près tous ses films, la famille prend ici une dimension plus importante. C’est un véritable socle, un pilier fondateur. Loach va relativement loin dans son propos mais pas assez, à tel point qu’il ne termine pas son film. Il a déjà utilisé cette technique par le passé mais, le fait qu’il n’aille pas au bout est frustrant car il lui évite de prendre position jusqu’au bout. Cela ne serait guère surprenant de retrouver Loach, une fois encore, au palmarès. Verdict dans un peu plus d’une semaine !

© Shutterstock

 

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