Soeur Sourire - Chronique Cinema

L'histoire de Soeur Sourire, la nonne chantante qui avec son hit 'Dominique' a détrôné des charts aussi bien les Beatles que les Stones, passée entre les mains du monument de la réalisation flamande qu'est Stijn Coninx, se voit habillée d'un manteau terriblement plat. Cécile de France se glisse dans la peau de cette femme constamment en opposition avec sa mère, ensuite entrée au couvent, pour s'y découvrir des talents d'auteur-interprète. Voilà le matériau parfait pour un film bien prenant, diriez-vous. Mais Stijn Coninx - qui a également collaboré au scénario - se concentre malheureusement essentiellement sur les clichés. Les temps houleux auprès de la mère ont droit à l'esthétique d'une série télé 'made in flanders', la période dans le couvent a des allures de film de prison pas trop dur (avec par exemple un personnage d'arrière-plan silencieux mais sage) et le retour à la chanson totalement raté de Decker pourrait être le neveu attardé de réussites du genre comme 'Ray' ou 'Walk the Line'. Le pire étant atteint dans la dernière scène, résumant les quinze années les plus sombres de Decker - dépression, harcèlement de la part des impôts, et finalement suicide - au cours d'un montage en slow motion qui tient plus de la pub enchanteresse que de la fin dramatique. Le seul remède? Ecouter une fois de plus 'Dominique'!