Découvert grâce à l'adaptation U.S. de The Office, John Krasinski affiche un tempérament touche-à-tout (réalisateur, producteur, scénariste…)… mais sans éclats particuliers. À vrai dire, le voir s'empêtrer dans la peau de Jack Ryan, personnage crée par Tom Clancy, dans la série du même nom, tue l'amour. Par contre son nouveau long-métrage titré Sans bruit (A Quiet Place) mérite amplement le détour. Cette production fantastico-horrifique où il côtoie la magnifique Emily Blunt, fait la part belle à une réalisation solide, qui s'essouffle un peu en cours de film sans pour autant perdre de son intérêt. Curieux, intelligent, flippant, conceptuel (sans excès), Sans bruit vous fera passer un excellent moment.
Cote : 7,5/10 Extras: Featurettes
Que dire de Deapool 2? Allez, ne cherchons pas les complications inutiles : après une longue introduction absolument bluffante, sorte de variation graphique sur les infinies possibilités de l'assassinat, l'histoire à proprement parler commence, marquée par un élément dramatique qui constitue le moteur de celle-ci. À partir de cela, le réalisateur David Leitch (John Wick, Atomic Blonde…) fait monter la sauce de scène en scène. De prime abord, Deapool 2 semble reproduire docilement le cahier des charges du premier opus, et pourtant, en fin de compte il séduit tout autant que son prédécesseur. Voilà pour une "analyse" superficielle, il est évident que s'il faut le passer au crible de la sociologie ou de la psychologie de base… c'est nettement plus douteux. Mais peu importe en fait, en tout cas si vous supportez le trash et le non-sens sans jugement, juste pour le plaisir cinéphile amoureux de comics. Petit conseil au passage : la version longue fonctionne nettement moins bien, mais procure une dose extra de petites crasses vulgaires et drolatiques.
Cote : 7/10 Extras: scènes inédites, featurettes, commentaires audio……
Les atours crypto gay de Thor : Ragnarok, long-métrage drôle, fou, soit une sorte de vent de folie douce sur les franchises Marvel constituaient-ils une sorte de sas de décompression avant de rentrer dans le ténébreux Avengers : Infinity War ? Parce que bien que nous n'ayons aucun doute sur les astuces en tous genres que les scénaristes de comics peuvent invoquer pour justifier des résurrections, la fin d'Infinity War attriste, sincèrement, ça touche fort et profondément. Rien ne changera cela, pas même la résolution de "l'Apocalypse". Nous ne vous en dirons pas plus bien entendu à ce sujet. Parlons plutôt le langage du cœur… Nous vous avouons qu'au-delà d'un rythme bancal, d'un scénario qui plie sous le poids de la multiplication des lieux et héros en lice, la question principale qui se pose pour nous c'est l'âge du public auquel il se destine. Nous savons pertinemment bien que malgré des avertissements 12 ans et plus, les films Marvel sont balancés à la figure des petiots bien trop tôt. Et pourtant, un Spider-Man Homecoming n'est pas un Iron Man 3, pas plus qu'un Ragnarok puisse véritablement se comparer à Infinity War. Les intensités, les sous-entendus, les nuances philosophiques sont totalement différentes. Nous ne sommes pas des donneurs de leçon, mais assurez-vous de jauger la sensibilité de votre enfant avant de le confronter à ce Infinity War.
Cote : 8/10 Extras: featurettes, scènes coupées, bêtisier…
Cela fait déjà un bout de temps que Soderbregh a clamé vouloir prendre sa retraite… mais avouons que si c'est pour nous servir des thrillers serrés comme un café sans eau, filmés à l'arrache au smartphone et montés en un temps record, laissons-le délirer - tant artistiquement qu'au niveau des annonces marketing - et faisons bonne chair cinéphilique avec des projets tels qu'Unsane, un long-métrage labyrinthique et parfumé à la paranoïa malheureuesement mollement corsée.
Cote : 7,5/10
Pourquoi aimer Dwayne Johnson ? Probablement, car notre homme possède tant la force brute que la mise en jeu totale et parfois brutale du corps, et surtout, surtout, beaucoup d'humour. Cette autodérision a sauvé des franchises telles que Fast & Furious, donné toute sa verve à la série Ballers et au délirant Hercule, ou encore sauvé de l'ennui San Andreas et Jumanji. Voilà donc une convergence de points forts à ne pas oublier pour arriver à ce qu'un projet soit solide comme The Rock… Malheureusement le sérieux papal de Rampage – Hors de contrôle, produit imprégné de "premier degré" ressemble à petit pétard mouillé informe, écrasé sur un trottoir crotté. Honnêtement, si vous avez une envie de profonde décérébration, faites-vous plutôt Kong Skull Island!
Cote : 6/10 Extras: Featurette…
Que pouvait apporter une petite tranche de Bayona (Juan Antonio) au Jurassic World de Colin Trevorrow? Pas grand-chose certes, mais malgré tout, il y a de quoi passer un bon moment. Non seulement grâce à ses beaux restes - suffisamment pour s'offrir un bon gueuleton cinématographique - mais aussi par la décomplexion qu'affiche le réalisateur ibère… S'il n'a pas droit au fond, il compensera par l'action. Amen. Jurassic World – Fallen Kingdom, après la résurrection de franchise que constituait son prédécesseur, opte pour le miracle plus modeste, pas désagréable à savourer.
Cote : 7/10 Extras: featurettes…
Je suis amoureux des films de Wes Anderson depuis la découverte de son univers lors du visionnement de La famille Tenenbaum. Chaque nouvelle sortie s'apparente pour moi à un cadeau de Noël à l'emballage somptueux, déposé au pied d'un sapin magestueux, de ceux croisés pendant un agréable rêve. Anderson parvient à invoquer tous nos états émotionnels, issus de notre enfance passée, et nuancés au fil du temps par nos responsabilités d'adultes. Isle of Dogs, son nouveau long-métrage d'animation (après le sublime Fantastic Mr. Fox) possède tout ce qu'il faut pour satisfaire ses fans : beauté, force, sujet profond, narration subtile… et un casting voix trippant (Bryan Cranston, Edward Norton, Jeff Goldblum, Bill Murray, Frances MacDormand…). Je les imagine dans les situations de prise de voix les plus folles. Si vous voulez avoir un aperçu de la chose, jetez un oeil sur les bonus de Fantastic Mr. Fox.
Cote : 9,5/10 Extras: featurettes…
En bref:
- C'est cool d'avoir un casting principal entièrement féminin pour Ocean 8, excellente idée. Mais à propos d'idée, au-delà de l'astuce marketing de ce produit dérivé de la franchise de Steven Soderberg, les producteurs, scénaristes et le réalisateur (Gary "Hunger Games" Ross) auraient pu en garder un peu pour le film en soi. Ici tout n'est que cliché, minauderies et ennui.
- Et si Paul Schrader avait été enterré médiatiquement un peu vite? Cinéaste rebelle, démoli lors de la sortie de la préquelle de l'Exorciste : Dominion, dont il existe plusieurs montages, il a continué à filmer bon gré, mal gré… Avec des hauts et des bas. Inédit en nos contrées, First Reformed mérite le coup d'œil.
- Non mais c'est quoi ce bordel? Un sous Mad Max du niveau d'une prod' italienne des années 1980, avec James Franco (non mais allez, sérieux quoi), Lucy Liu et Milla Jovovich… c'est moche, ridicule et sans intérêt. Ah oui, et c'est titré : Future World.
- Et terminons avec le pire, quoique le précédent soit vraiment tout moisi, voici donc le quatrième Death Race : Beyond Anarchy. Plus le choix, là je vais me coucher avec une grosse migraine!
