Se lancer à la recherche d’un job quand on a passé la cinquantaine, c’est loin d’être une sinécure. Personne n’a besoin de vous, peu importe l’expérience dont vous pouvez vous prévaloir. Les employeurs préfèrent nettement les forces plus jeunes, malléables à souhait.
D’un autre côté, le gouvernement rechigne de plus en plus à accorder une allocation, et on vous oblige à suivre formations pratiques et théoriques. Pas une mauvaise idée en soi, si ce n’est que tout cela s’accorde d’un mauvais timing. Et celui qui reste trop longtemps sans emploi voit définitivement son allocation de chômage disparaître. Enfin non, il reste quelque chose, mais c’est tellement peu qu’il est impossible d’en vivre.
La loi du marché se penche sur cette situation brûlante en se concentrant sur un seul personnage, un peu dans le style des frères Dardenne à l’époque de Rosetta. On ne peut du coup pas vraiment taxer le film d’originalité, mais ce n’est absolument pas grave. Le réalisateur et co scénariste, Stéphane Brizé, sait très clairement de quoi il parle.
Parce qu’au final, La loi du marché est un film qui touche aux valeurs humaines, et ça, l’acteur principal, Vincent Lindon, l’a très bien compris. A aucun moment il n’appelle la pitié. Il joue son personnage comme un homme qui continue à se battre, même si le désespoir est à chaque instant plus tangible.
