L'inconcient musical de Mylo - Interview Cinema

 
En plein retour du rock, tu intitules ton premier album 'Destroy rock'n'roll'! Myles MacInnes: Bien sûr, c'est une provocation, une sorte de blague. Ca fait référence à la scène rave, plus précisément à Altern8 qui avait l'habitude de brûler des guitares pour symboliser l'arrivée du happy hardcore électronique. Ils voulaient attaquer les prêtres américains de la guitare! Mais personnellement, j'aime cet instrument puisque je le joue sur le track portant le nom de l'album. Tu aimes cette musique rave de la fin des années'80? Myles MacInnes: C'est l'énergie de base pour l'électro de dancefloor. Par exemple, je m'ennuie sur la deep house. Jamais sur les tracks de Joey Beltram. Le rock n'est-il pas de retour parce que l'effervescence de cette scène anglaise s'est atténuée? Myles MacInnes: Il ne faut pas faire de différence entre le rock et la musique électronique, mais entre le travail de studio et le live. Je peux bosser sur mon ordinateur pour faire un album, mais en concert, je joue de la guitare et du clavier pour que cela soit plus vivant. Tu te lances dans l'entreprise la plus risquée: composer une musique avec un ordinateur à partir de samples. Ce n'est pas justement ce que les gens rejettent aujourd'hui, cette G4 Music? Pourquoi ne pas mêler guitare et électro comme LCD Soundsystem? Myles MacInnes: J'adore LCD que j'ai eu l'occasion de voir en concert à Glasgow. Ils sont plus underground que moi. Ma musique est plus cheesy et plus mélodique! Pour ce qui est de la musique d'ordinateur, je crois que la mienne n'est pas froide ou impersonnelle. Il y a des petites erreurs que je laisse apparentes. Elles montrent que je ne suis pas encore très expérimenté et éliminent tout risque de perfection! Le goût du public pour cette musique basée sur un mix des tubes des années'80, un peu genre Daft Punk, n'est-il pas lié au phénomène Kazaa où n'importe qui peut se faire sa propre banque avec ses tracks préférés? Myles MacInnes: En quelque sorte, oui. Tout le monde, avec Kazaa, peut explorer le passé de la musique et se souvenir de ces moments liés à cette musique. Mais mon album n'est pas composé avec des mp3, beaucoup trop crunchy. Pourquoi cet éternel retour aux années'80? Myles MacInnes: Les années '80 sont le zénith de la musique pop aux synthés avec, par exemple, Pet Shop Boys. Les gens sont évidemment nostalgiques. Ce qui est dingue c'est que tu es né un peu avant les années'80. Ta passion est quasi basée sur des souvenirs d'enfance! Myles MacInnes: Effectivement, je suis né en 1978. J'ai beaucoup écouté le Top 40 le dimanche, quand j'allais chez mes grands parents. Au lieu de m'emmerder aux dîners familiaux, je m'enfermais dans une pièce pour écouter la radio! Cette musique m'a donc obsédé bien avant que je puisse aller acheter mon premier disque au magasin. Tu penses quoi du parallèle que font les critiques entre toi et Röyksopp? Myles MacInnes: J'apprécie, mais ne comprends pas. J'ai beaucoup écouté 'Melody a.m' et je trouve que ces Norvégiens sont bien meilleurs et expérimentés que moi. En plus, le mood est différent: ils sont plus nostalgiques. Bref, leur album est plus beau. Mais le mien est plus marrant! Tu n'aimes pas être étiquetté musicalement, mais ton album est tout de même très housy 4/4 dans ses rythmiques. Myles MacInnes: Oui, je suis paresseux pour programmer! Alors que j'adore des gens comme Squarepusher dont les ryhtmes sont incroyablement complexes, je me contente de choses plus simples. Pour moi, la musique n'est pas qu'une question de programmation. Je peux créer une base simple avec un ou deux samples (tout n'est pas samplé!), puis composer des détails qui m'amusent et ajoutent une touche originale. Si tu devais identifier une touche écossaise dans ta musique? Myles MacInnes: Il n'y a pas de cornemuse, je vous rassure! Non, c'est mon caractère qui est très écossais: je suis sentimental et décadent! Peut-être que cela influence ma musique. Quand tu vois les actus à la télé, relativises-tu parfois le côté fun tous azimuts de ta musique? Myles MacInnes: Les gens détestent les spoker people qui, étant musiciens, donnent leur avis sur tout. Mais il est vrai que l'on a souvent l'impression de s'échapper quand on écoute de la musique. Cela ne doit pas nous obliger non plus à culpabiliser. Bien sûr, comme beaucoup d'Anglais, je suis dégoûté par la façon dont Blair a suivi Bush. J'étais à Los Angeles quand ce con a été élu. C'était très déprimant. Qu'est-ce que tu as écouté dans l'avion qui t'a emmené en Belgique? Myles MacInnes: Je comptais me faire tout l'album de The Streets, mais j'ai lu un super bouquin!
 

 Avis

 Toute l'actualité cinema

I Love Peru : le road-trip barré de Raphaël Quenard - Actu
Actu

I Love Peru : le road-trip barré de Raphaël Quenard

C'est l'un des OVNIs ciné de l'été : I Love Peru, en salles le 9 juillet, signe les débuts derrière la caméra de Raphaël Quenard, accompagné de son complice Hugo David. Dans cette comédie documentaire aussi absurde que sincère, on suit un comédien en pleine ascension qui décide de tout plaquer : le... Lire la suite...

Newsletter
Inscrivez-vous à notre newsletter: