Whitey: A dream come true - Interview Cinema

 
Un premier album à 30 ans, c'est un peu inhabituel, qu'as-tu fait avant? Whitey: J'ai arrêté mes études assez tôt, à l'âge de dix-sept ans. J'ai fait pas mal de petits boulots mais sans grande prétention. J'ai concrètement passé dix années de ma vie à faire la fête, lire, voyager, jouer de la musique. Enjoying myself. J'ai fait quelques enregistrements pour de tous petits labels anglais, mais je n'ai jamais pris la peine de vraiment me mettre à la composition d'un album. De la pure fainéantise. Quel a été le déclencheur? Whitey: Eh bien, je joue de la musique depuis que j'ai quinze ans. Je me suis toujours amusé à mélanger électro et Rock n' Roll, et ce depuis 1997. En fait, rien n'a changé. Simplement, il apparaît que la musique que je fais, et que j'ai toujours faite, est devenue fashion. Avant, les gens qui aimaient les guitares, n'aimaient pas l'électro et inversement. Maintenant, tout le monde semble aimer les deux. C'est aussi simple que cela. Je n'ai rien fait pour changer quelque chose, seulement, tout se met en place de telle façon que les gens acceptent et finalement aiment maintenant ce que je fait. C'est de la chance! Et ta vie maintenant? Whitey: Que veux-tu que je te dise, c'est le pied. J'ai plus voyagé cette année-ci que lors des quinze dernières. Je n'ai jamais eu autant d'argent. Je suis constamment occupé à travailler sur quelque chose. C'est très enrichissant. Tu ne sens aucune pression? Whitey: Non, honnêtement, je le vis comme un soulagement. La reconnaissance publique, les critiques musicales, l'argent, les voyages, ce n'est que des bonnes choses que je reçois gratuitement. Tu reconnaîtras que c'est mieux que de rester seul dans sa chambre à composer, sans le sou. Ici, toutes les critiques sont bonnes, du magazine arty, aux tabloïds, en passant par la presse nationale, tous. C'est parfait. Comment arrive-t-on, en enregistrant dans plusieurs studios, avec des instruments empruntés, à faire un album cohérent? Whitey: C'est comme ça que j'ai toujours fait. Je n'avais pas d'argent pour me payer le matériel. Donc je devais jouer ou enregistrer sur du matos que l'on me prêtait. Quand on me laissait une journée, je devais aller vite. C'est normal maintenant pour moi. Je joue avec tout ce qui traîne. Comment te différencies-tu de la masse électro-punk? Whitey: Ce que je pense de moi, à l'instant, c'est que je ne suis pas un musicien électrorock à proprement parler. L'album, ici, propose plusieurs pistes d'influences, c'est une collection de différentes expériences. J'ai toujours mélangé les styles en musique. En concert, par exemple, ça sonne comme un groupe rock. Il ne faut pas s'attendre à un show électrohouse. Et ta carrière de remixeur? Whitey: En fait, on m'a demandé au début de faire des remixes. Les jeunes cadres exécutifs des labels cherchaient un nom à la mode, et j'en ai accepté quelques-uns. Mais j'ai arrêté. Je n'aime pas dealer avec les exécutifs. C'était de l'argent facile, mais maintenant j'ai un revenu suffisant avec Whitey. Je vais en faire un dernier, pour New Order, parce que c'est un honneur, mais tu ne me verras plus remixer Kylie, c'était de la prostitution. Pour le futur? Whitey: Ben, je vais déjà devoir terminer la promotion de cet album. Puis, je partirai seul, peut-être à Berlin ou Acapulco, pour six mois, composer le second album. Je peux déjà te dire qu'il sera fortement inspiré folk, avec pas mal de guitares acoustiques. Un album puissant, sombre et minimal.
 

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