Est-ce que vous vous identifiez au raton laveur?
Bruce: Je me suis surtout basé sur la personnalité de mon personnage, R.J. et non l'animal en soi. Ses intentions ne sont pas des plus honnêtes, il est plutôt égoïste mais dans le fond il a bon coeur. Je me suis en fait inspiré du personnage de David Adisson de la série 'Clair de Lune'; si vous regardez le film avec lui en tête, vous pourrez franchement vous en apercevoir.
Ca fait quoi de prêter sa voix à un personnage animé?
Bruce: Je pense qu'il m'a fallu plus ou moins trois mois pour trouver la voix idéale. Je n'arrêtais pas de demander à Tim si j'arrivais à faire passer les émotions, si j'étais drôle,... Chaque acteur travaillait séparément pour l'enregistrement et parfois, en fonction de leurs performances, il fallait recommencer une scène pour que les dialogues soient plus harmonieux. Quand on voit le film, on a vraiment l'impression que nous étions tous assis autour d'une table, un coca dans une main et un micro dans l'autre, à lire le script mais il s'agit en fait d'un procédé qui m'a pris deux années entières.
D'où vient l'idée de l'histoire?
Tim: Les personnages sont inspirés d'une bande dessinée de dernière page d'un quotidien. Le thème du film est basé sur la relation entre l'être humain et les animaux que l'on aperçoit de temps en temps dans notre jardin; ratons laveurs, tortues, écureuils, putois,... Certaines choses de la vie de tous les jours sont prises comme allant de soi, il suffit de le rappeler au public et l'on obtient un sujet parfait pour la comédie. Au travers des personnages, nous avons essayé de montrer à quel point notre société de consommation gaspille la nourriture à outrance. Ce n'est pas une critique de la façon dont vivent les américains mais plutôt une prise de conscience et un besoin de reconnaissance pour ce qui est à notre portée comparé aux animaux qui se contentent de copeaux et fond de poubelles.
Parlez-nous de la création des animaux...
Tim: Nous avons apporté plus d'efforts dans la création des personnages et leur personnalité que dans l'espèce choisie. C'est pourquoi le choix des voix était très imporant. Nous avons travaillé pendant deux ans sur le script et les dessins mais les héros du film ont vraiment vu le jour quand nous y avons greffé les voix appropriées. Certains animaux comme Stella le putois ont subit trois transformations avant d'arriver au résultat final; nous y avons donc passé autant de temps et d'énergie que si nous avions créé trois personnages différents.
Avez-vous utilisé de nouvelles techniques informatiques?
Tim: Les gens pensent que l'animation par ordinateur est très détaillée mais en ce qui concerne ce film, nous avons créé de nouveaux softwares capables de rendre les images floues, une touche totalement personnelle et différente des autres films d'animation. Nous avons également pris la décision de placer l'objectif de la caméra très près des personnages, ce qui donne l'impression de vivre l'action telle qu'ils la perçoivent, à l'échelle de leur monde.
Pensez-vous à vos enfants quand vous choisissez vos films?
Bruce: Ce qui est cool avec ce film, c'est que l'histoire n'est pas seulement destinée aux enfants. Il y a aussi des blagues qui touchent les adolescents, comme mes filles, et aussi les adultes. Les sujets abordés tels que la nourriture, le gaspillage, les valeurs familiales,... ne sont pas là pour faire passer un message ou éduquer le public. Je crois que notre but est avant tout de réunir la famille pour que petits et grands passent un bon moment de divertissement.