Réalisateur ('The Last Picture Show', 'Mask'), journaliste et écrivain, ami d'Orson Welles... Peter Bogdanovich peut s'enorgueillir d'avoir également fréquenté, de manière houleuse, John Ford, dont il fut le biographe. Voici quelques-unes de ses confidences concernant "La prisonnière du désert", et les deux John.
"Ford n'était pas un homme satisfait, notamment à cause de son inassouvissable amour pour Catherine Hepburn... Il aimait faire des films, surtout en décor extérieur. Il adorait les acteurs et les membres de l'équipe technique. Il aurait pu être heureux, si chaque jours de sa vie avait été consacré à cela!" Il est clair que John Ford a traîné une réputation de personnalité "rugueuse", et colérique. Il appelait parfois John Wayne, son ami proche, le "Grand dadais", et a cogné Henry Fonda sur le tournage de 'Mister Roberts'... Mais tous deux sont restés fidèles au trublion! Il est évident que le colérique homme d'images, cachait derrière une épaisse couche de rustrerie, une rare élégance intellectuelle! "Il était taiseux... Il pouvait tenir le crachoir de fort intéressante manière quand il le voulait, c'était un littéraire, passionné d'histoire... Mais il n'était pas trop sociable!" Rustre mais juste, John Ford a réussi à pousser ses acteurs au bord du génie en matière de performance. John Wayne en donne une preuve éclatante dans 'La prisonnière du désert'."Ford était conscient de l'intensité atteinte par John Wayne. Le Duke (surnom) était tellement bluffant, que, quoi qu'il fasse, aussi sombre que cela puisse paraître... le public suivrait, il était "plausible". C'était la plus value des stars de l'époque: avoir une véritable relation affectueuse avec le public... Quel que soit le rôle endossé!". Mais au-delà des quelques lignes précédentes, la meilleure manière de découvrir ce western -parfois proche des crépusculaires opus transalpins, tels que 'Django'-, la crasse en moins, la maîtrise en plus, c'est d'adopter cette nouvelle édition... Plutôt digne pour des Noces d'Or entre le public et cette pellicule concoctée par les derniers des géants.