Sandra Bullock: de retour avec Keanu Reeves, 12 ans plus tard - Interview Cinema

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Douze ans après le succès de 'Speed', Sandra Bullock et Keanu Reeves se retrouvent enfin sur grand écran pour un drame romantique, 'The Lake House'. Une histoire d'amour avec faille temporelle: les deux personnages vivent à deux ans d'écart, et communiquent via une étrange boîte aux lettres. "Nous avons toujours gardé le contact, et lorsque ce scénario nous a été présenté à tous les deux, d'instinct, j'ai su que c'était le projet que nous attendions pour pouvoir retravailler ensemble", nous a confié Sandra Bullock lorsque nous l'avons rencontrée à Londres. "Et ce fut à nouveau une expérience fantastique. Keanu et moi, on adore se chamailler!"

Retrouver, après 12 ans, Sandra Bullock et Keanu Reeves sur un même écran, beaucoup de gens attendaient ça.

"Oui, et il en va de même pour nous, même si rien ne s'était présenté. On n'avait jamais reçu de script suffisamment intéressant. Mais lorsque Paul Haggis, le réalisateur avec qui j'ai travaillé sur 'Crash', m'a conseillé de lire le scénario de 'The Lake House', j'ai été immédiatement séduite. Et dès ma première rencontre avec le réalisateur, j'ai proposé qu'on contacte Keanu, sans savoir qu'il l'avait déjà approché, et que Keanu s'était dit très enthousiaste."

La collaboration s'est bien passée?

"Oui, c'était génial. Keanu et moi, on peut tellement se chamailler (rit). Nous avons chacun notre vision de notre travail, et chacun essaye à sa manière d'obtenir le meilleur résultat. Et au final, on trouve toujours un terrain d'entente."

Un homme et une femme qui correspondent via une mystérieuse boîte aux lettres qui semble permettre le voyage dans le temps, puisque lui vit en 2004, et elle en 2006. Ca vous étonne que certaines personnes aient du mal à accepter l'histoire?

"Non, parce que moi-même, pendant les prises, je me demandais régulièrement "est-ce que c'est possible?". Mais Keanu me disait que je ne devais pas essayer de tout décortiquer. Et il avait raison. Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas, par moments, abandonner l'aspect rationnel des choses? Dans les films d'horreur, il y a aussi des tas de choses totalement improbables qui se passent, et on ne se pose pas de questions. Des gens qui sortent d'un écran de télé ou d'un wc, des gars qui volent ou se prennent pour Superman, ou qui ont des toiles d'araignées qui sortent de leurs poignets, là, ça marche, mais quand il s'agit d'amour, d'un lien entre deux personnes, l'élément fantastique gêne? Non mais!"

Qu'aimeriez-vous connaître du futur?

"Euh est-ce que je parviendrai à me débarrasser de ces trois kilos en trop?" (rit).

Que préféreriez pour ce film: d'excellents résultats en salles, ou d'excellentes critiques?

"J'espère que l'un n'exclut pas l'autre! Ni Keanu ni moi n'avons fait ce film pour l'argent, mais parce que nous aimions l'histoire. Evidemment, on espère que le film aura du succès, comme ça d'autres films de ce genre pourront voir le jour. Et quoi qu'il en soit, je veux continuer à également tourner dans des films qui ne sont pas hyper commerciaux."

Dans 'The lake House', Willeke van Ammelrooy interprète votre mère.

"Oui, et ça a été extraordinaire de pouvoir travailler avec elle. J'avais demandé au réalisateur si mon personnage, Kate Forster, pouvait avoir une mère européenne, parce que ça donne un éclairage différent à ce qu'est mon personnage, ce qu'il pense. Il y a tant d'Américains qui ont des racines européennes. Ma mère, par exemple, est Allemande. Une femme très forte, merveilleuse, comme Willeke. Malheureusement, elle est décédée il y a six ans."

La maison au bord du lac utilisée pour le film est superbe. C'est le genre d'endroit qui vous plairait pour y vivre, même si les murs sont en verre?

"Ooh oui, je choisirais sans peine une maison comme celle-là, entièrement en harmonie avec la nature. Il faudrait seulement qu'il y ait un wc, je trouve que c'est indispensable." (rit)

Le film parle des choix que l'on fait, et du destin. Vous croyez au libre arbitre, à l'attente du 'bon'?

"Oui, sans hésiter. Mais dans notre société, on a tendance à vouloir tout faire à la va-vite. Dès qu'on a un certain âge, tout le monde commence à vous demander quand vous allez vous marier. Et personne ne se pose la question de savoir si vous voulez seulement vous marier, ou si simplement, vous n'avez pas encore trouvé le bon gars pour le faire. Je pense que l'on perd beaucoup de ce que la vie a à nous offrir en se laissant entraîner par les attentes des autres. C'est bien mieux de suivre son propre chemin, à son rythme."

'Crash', 'Infamous', 'The Lake House'... trois films sérieux en suivant. Auriez-vous perdu votre sens de l'humour, comme une vieille épouse aigrie?

"OK, vous avez utilisé les mots 'vieille' et 'épouse' dans une même phrase, vous pouvez quitter la pièce! (rit). Non, mais j'ai fait un choix réfléchi à un moment, et je n'ai plus voulu rester coincée dans une catégorie particulière, et faire toutes sortes de films. Heureusement, on m'a fait énormément de propositions, mais je dois reconnaître que refaire une comédie ne me déplairait pas. Pas absolument une comédie romantique, ça j'en ai fait récemment une avec Hugh Grant ('Two weeks notice', ndlr). Ce devrait être quelque chose de plus unique. J'ai l'impression, pour l'instant, que je ne peux plus rien apporter au genre 'comédie romantique'."

Vous êtes du genre à écrire des lettres, ou plutôt des e-mails?

"Je suis esclave du mail. Mais pas besoin d'en envoyer à Keanu, il n'a pas d'ordinateur. Les mails sont très pratiques, mais ça n'empêche que je fonds totalement pour une lettre romantique. Au cours du tournage, je me suis rendue compte que l'art d'écrire une belle lettre était en train de disparaître, et je trouve ça très dommage. Je suis très attachée aux lettres d'amour que j'ai reçues, et je ne m'en débarrasserai jamais. C'est quand même extraordinaire de se dire que quelqu'un a pris la peine de confier ses sentiments pour vous à une feuille de papier. Des lettres comme celle-là, on peut de temps en temps les ressortir d'un tiroir , les ouvrir, les relire. Je ne les échangerais jamais contre un mail. Imaginez-vous "est-ce que je downloaderais sur mon laptop ce dossier contenant une déclaration d'amour?" (rit). Non, j'espère que les vraies lettres d'amour ne disparaîtront jamais. Même si, comme je le disais, les mails sont très pratiques. Je me suis mariée l'année dernière (avec l'acteur Jesse James, ndlr) et après notre première rencontre, nous avons correspondu par mail pendant un mois avant de nous revoir."

Qu'écririez-vous à la Sandra Bullock d'il y a dix ans?

""Ne sors pas avec ce type!" (rit) Non, sérieusement, ce serait plutôt quelque chose du genre "Ne t'inquiète pas tant". J'avais dans le temps l'affreuse habitude de me prendre la tête pour tout, à un point où, parfois, ça me paralysait. J'y ai beaucoup travaillé, et maintenant, ça va mieux. J'ose vivre plus au jour le jour, et profiter des bons moments sans penser à l'avenir."

BIO

Sandra Annette Bullock est née le 26 juillet 1964 dans une petite ville de l'Etat de Washington. La petite Sandy était un môme du showbizz. Avec ses parents et sa petite soeur, elle parcourait les Etats-Unis et participait au choeur d'enfants des productions dans lesquelles tournait sa mère, la chanteuse d'opéra allemande Helga Bullock, décédée il y a six ans. Adolescente, elle rentre à l'université de North Carolina pour y suivre une formation d'actrice. Arrivée à New York, elle joue dans des pièces de théâtre, puis décroche des petits rôles dans des séries télé et des films. Mais ce n'est qu'à 30 ans qu'elle casse la baraque, en compagnie de Keanu Reeves dans 'Speed' (1994). Elle devient alors la favorite du public américain, et décroche 12,5 millions de dollars pour 'Speed 2: Cruise Control' (1997). Tous les films de Sandra Bullock n'ont pas eu le même succès, mais avec 'Miss Congeniality' (2000) elle décroche à nouveau la timbale. Ces dernières années, elle essaye d'alterner les films comiques avec des plus petites productions, alternatives, comme 'Crash', qui a même décroché un Oscar cette année. Du côté privé, on la laisse tranquille, même si des rumeurs concernant le fait qu'elle serait lesbienne ont couru. Sandra Bullock a surpris tout le monde en épousant en juillet de l'année dernière l'acteur Jesse James. "Je n'avais jamais fait le pas auparavant, car pour moi, le mariage est quelque chose de très sérieux. Ca devait vraiment être le bon", explique Sandra, qui, après 'The lake House', a déjà deux autres projets en route.

 

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