Mike Myers se replonge dans la peau de l'ogre vert, Cameron Diaz reprend son rôle de princesse potelée, alors que son ex, Justin Timberlake, après avoir chanté sur tous les toits son 'Sexy Back' se prend maintenant pour le jeune roi Arthur... Comme quoi, on peut tout se permettre dans un conte de fées hollywoodien!
MIKE MYERS: La voix, le coeur et l'âme de 'Shrek'.
Comment assumez-vous votre succès et celui de 'Shrek'?
Mike Myers: Je sais que cela peut paraître invraisemblable mais je ne pense pas en termes de succès et d'échec. J'apprécie ce que je fais, je fais de mon mieux et je m'entoure de gens qui ont la même vision professionnelle et artistique que moi. Je me concentre sur le travail à faire, non sur l'espoir d'être récompensé. Je suis tellement content de voir à quel point les enfants, mais aussi les adultes, aiment 'Shrek'; c'est un travail génial que d'écouter toute la journée les compliments faits sur ces films!
Chris Miller, le réalisateur, est capable d'imiter toutes les voix?!
Mike Myers: J'adore son Âne et son Chat Potté. Je me suis rendu compte que j'avais le béguin pour lui, il m'a été difficile de ne pas lui demander de sortir avec moi (rires)! Non mais sérieusement, il fait vraiment du bon travail. C'est en fait assez drôle, vous êtes dans votre petite cabine d'enregistrement et vous n'entendez rien à l'exception de Chris qui fait la réplique et qui ne peut s'empêcher de rigoler; chose qu'il n'est pas supposé faire pendant l'enregistrement... C'est comme une pièce de théâtre pour la radio, je dois m'imaginer les personnages et prétendre que je suis dans leur monde. C'est génial parce que je m'invente toute une histoire pendant la production et quand je vois enfin le film, je le découvre aussi, tel un fan.
Vous lancez-vous dans des improvisations ou êtes-vous discipliné?
Mike Myers: Les dialogues sont vraiment bien écrits, c'est de mieux en mieux à chaque fois; ce n'est donc pas vraiment nécessaire. Et puis, je suis conscient que si je dis: "Oh, regarde les 25 cygnes sur le lac!", trois milles animateurs vont devoir les dessiner et ça fera un trou supplémentaire de deux millions dans le budget!
Que pensez-vous des voice-overs utilisés à l'étranger?
Mike Myers: Alain Chabat avait déjà prêté sa voix pour 'Wayne's World'; je l'apprécie beaucoup, il est très sympa. J'ai eu l'occasion de rencontrer tous les Shreks et ce qui est incroyable, c'est que l'on se ressemble tous (rires)! C'est un groupe génial je peux vous l'assurer, nous n'aimons pas trop la vie de château, nous passons plutôt notre temps ensemble, aux alentours des marais... (rires)
Quel personnage de contes aimeriez-vous voir dans 'Shrek 4'?
Mike Myers: Hum... Babar. Je l'adorais quand j'étais gamin! Ca pourrait être sympa, surtout qu'il y a des chances que ce film soit réalisé en 3D!
Qu'en est-il du projet de film sur la vie du batteur de The Who?
Mike Myers: De l'idée de départ jusqu'à sa sortie en salles, il faut en général soixante mois pour faire un film, nous en sommes au dix-huitième mois. Keith Moon est un de mes héros, il était très drôle mais aussi très torturé. J'ai voulu me pencher non seulement sur son passé sombre mais également sur son bon côté. Sa douleur est à l'origine de la création d'un nouveau style de percussion; je pense qu'il est le batteur de rock le plus incroyable qui ait vécu.
CAMERON DIAZ: La vie d'une princesse!
Trouvez-vous que Fiona a évolué depuis le premier 'Shrek'?
Cameron Diaz: Absolument! Je pense également que Shrek a beaucoup évolué même s'il a toujours des problèmes d'amour propre à régler. Dès que Fiona a été libérée de sa tour et qu'elle s'est aperçue que son prince charmant n'était pas le cliché bien connu, elle a décidé de ne plus vivre selon les règles des contes de fées. Elle a appris à accepter Shrek pour qui il est et son amour lui a fait admettre également qui elle est réellement. Maintenant ils vont avoir une famille, c'est une chose qu'elle honore et qui va encore plus les lier.
Vous êtes-vous ajustée facilement au travail d'animation?
Cameron Diaz: Cela n'a rien à voir avec ce que je fais d'habitude. Je me souviens la première fois que je suis rentrée dans le studio d'enregistrement, il n'y avait pas de script mais juste des planches de dessins, un podium et un micro; et j'ai entendu "OK, on y va!". J'ai cru qu'il s'agissait d'un essai mais non! En fait, certaines de mes premières prises se sont retrouvées dans le film. C'est très intéressant mais il m'a fallu du temps pour me familiariser avec ces procédés; je n'ai jamais échangé une phrase avec Mike Myers, notre histoire d'amour est totalement virtuelle (rires)!
Avez-vous quelque chose à dire sur le plan créatif?
Cameron Diaz: Il m'est arrivé de trouver que certaines phrases pouvaient être dites différemment ou que l'animation du visage devait être plus ou alors moins expressive. Bien entendu, je ne touche pas à la création animée mais les animateurs sont très ouverts et prennent en considération nos remarques.
Vous semblez être plus branchée comédie que drame ces derniers temps...
Cameron Diaz: Je pense que depuis mes débuts, j'ai bien servi ma propre identité sans pour cela m'enfermer dans un seul genre, mais il ne s'agit que de mon opinion quant au travail accompli pour créer chacun de ces rôles. Mon prochain film pourrait être une autre comédie romantique ou un thriller, qui sait... Je suis chanceuse de pouvoir toucher à tout et de chaque fois vivre de nouvelles expériences.
Quel est le film dont vous êtes le plus fière?
Cameron Diaz: J'adore 'Being John Malkovich' car ce film ne tombe justement pas dans un certain genre. Chaque film m'est unique...Travailler avec Martin (Scorsese) sur 'Gangs of New York' était bien sûr également incroyable; il est peu probable que je fasse un autre film de cette grandeur!
Fiona va avoir un bébé, cela fait-il aussi partie de votre futur?
Cameron Diaz: J'ai horreur de prédire le futur, je ne sais même pas prendre une décision quant à ce que je vais faire ce week-end... Et cela me va très bien, je suis maître de planifier ma journée sauf en ce qui concerne les interviews, ils ont dû me traîner ici (rires)!
JUSTIN TIMBERLAKE: Une voix, mais pas seulement pour chanter!
Comment avez-vous décroché le rôle du Prince Arthur?
Justin Timberlake: Jeffrey Katzenberg, le producteur des 'Shrek' m'a vu présenter l'émission 'Saturday Night Live', il m'a contacté pour me féliciter de ma performance et me dire qu'il m'avait trouvé très drôle. Quelques temps plus tard, il m'a demandé si je voulais faire partie du troisième 'Shrek'. J'ai dit oui sans hésiter!
Avez-vous des points communs avec votre personnage; chante-t-il?
Justin Timberlake: Non, il ne chante pas. De prime abord, je semble être différent mais en fait, je suis aussi poule mouillée que lui... Non, je rigole! Pour me mettre dans sa peau, je me suis rappelé l'ambiance du lycée. Je crois que l'école est une époque bizarre pour tout le monde. On retrouve ici le futur Roi Arthur au stade de l'adolescence et il n'arrive pas à s'intégrer. Il a encore beaucoup de choses à apprendre même s'il croit tout savoir; il n'est pas vraiment cool.
Etiez-vous cool à l'école?
Justin Timberlake: Je ne dirais pas que j'étais cool, je ne pense pas que l'école soit cool (rires)! Je n'étais pas vraiment coincé mais regardez mes photos, j'en avais sûrement l'air...
Quels sont vos rapports avec Hollywood?
Justin Timberlake: C'est de mieux en mieux! Je crois que, jusqu'à présent, je me suis fait bien voir dans cette communauté. C'est sympa de pouvoir faire quelque chose de différent de mon job habituel. Vu mon statut de chanteur, il est facile de tomber dans le stéréotype de ce que le public pense de moi mais heureusement, j'ai eu l'opportunité de jouer dans des films tels que 'Alpha Dog' ou 'Black Snake Moan' où les rôles étaient très éloignés de mon image. Grâce à cela, j'ai pu montrer ce dont j'étais capable en tant qu'acteur.
Qu'est-ce qui vous semble le plus facile, la chanson ou le cinéma?
Justin Timberlake: Aucun des deux n'est facile. Quand vous êtes constamment dans une phase créative, il est difficile de critiquer raisonnablement, vous pensez toujours pouvoir faire mieux ou différemment, vous devez apprendre à vous satisfaire du bon travail accompli.
