Anybody atome?
En 1958 le réalisateur Robert Wise ('West Side Story'), assène un énorme classique du 7e Art, à ranger tant du côté des chef-d'oeuvres cinématographiques, que de celui plus négligé par les élitistes, de la science-fiction:-, soit 'Le jour où la terre s'arrêta'. Cette oeuvre cinglante, dérivée d'une nouvelle d'Harry Bates - originellement titrée 'Farewell to the Master' -, loin de présenter la menace rouge selon la vision Maccarthyste (Le communisme vient... de Mars!), confronte l'humanité à sa propre propension destructrice, depuis qu'elle pense avoir dompté le démon atomique. La menace est donc parmi nous, en nous, la gent humaine est son propre agent de disparition. Et malgré des effets spéciaux se "ringardisant" pour certains au gré des ans, dont un magnifique costume de robot en caoutchouc argenté, 'Le jour où la terre s'arrêta' n'a pas pris une ride, et est encore célébré de par le monde par des hordes massives, et en constante régénération, de cinéphiles. Autre atout majeur... la bande-son spectaculaire, portée par un hallucinant thérémine, due à l'immense Bernard Herrmann.
Nuke of stratosfear:
Il est d'ailleurs étonnant qu'un remake de cette merveille n'ait pas vu le jour plus tôt, il aurait trouvé sa place dans les dystopiques 70's, aux côtés de l'intéressante relecture de 'Invasion of the Body Snatchers' de Philip Kaufman. Un film parlant d'un autre fléau rongeant l'être humain: le besoin de grégarisme, tournant rapidement à la manipulation des masses. L'humain est-il con? Oui, selon certains...
Zéro U.F.O.?
Que dire de la nouvelle version du 'Jour où...', agitant ostensiblement sa débauche de dollars? Qu'un Scott Derrickson, dont le C.V. affiche les affligeants 'Hellraiser: Inferno' et 'The Exorcism of Emily Rose', ne pourra clairement pas faire atteindre à son film les sommets du box office. Qu'un doute s'installe concernant Keanu Reeves en tête d'affiche. Ok, son éminent prédécesseur dans le rôle de Klaatu (l'extra-terrestre en mission diplomatique intersidérale), Michael Rennie, se la jouait monolithique... mais c'était nécessaire, et lié au personnage. La mono expressivité (habituelle) de Reeves n'a plus fait recette - artistiquement - que dans 'A Scanner Darkly', sous forme d'une sorte d'hybride live/cartoon. Mais ce qui fait le plus peur, c'est surtout l'énorme débauche infographique, donnant l'impression de voir un remake d''Independance Day'. Exit l'économie visuelle de l'opus de 1958. Cette fin d'année 2008 sera donc celle où le souffle de tous les cinéphiles du monde s'arrêtera...
