Le dragon n'est pas encore totalement dompté - Making of Cinema

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Quels sont les dragons crédibles, d’après vous?

Dean DeBlois: Ceux dont on croirait qu’ils ont véritablement existé. C’est notre approche. Ils ne parlent pas et réagissent comme des animaux. Les dragons de Reign of Fire et Game of Thrones marchent pour moi parce qu’ils sont comme des animaux, qu’ils sont liés aux dinosaures. Mais les dragons parlants de Eragon, Dragonheart et The Hobbit II appartiennent plutôt à un monde fantastique, et ils m’intéressent moins. Je préfère l’idée d’un garçon tout simple, comme Harold, qui devient ami avec un être extraordinaire. Ca peut être un dragon, ou un étalon noir ou même un être venu d’ailleurs comme E.T.

Etes-vous fan de Game of Thrones?

Dean DeBlois: De la première heure. Pourquoi pensez-vous que j’ai demandé à Jon Snow (Kit Harrington) d’assurer l’une des voix de cette suite (rit).

Vous n’avez jamais perdu votre esprit d’enfant?

Dean DeBlois: (rit) Quand j’étais môme, je pensais que, si j’avais un jour la chance de faire des films, ils devraient être aussi cools que Clash of the Titans, The Empire Strikes Back et E.T.. C’étaient, pour moi, les grands films de mon enfance. Et certains de ces films contiennent des idées intéressantes. Les moments Disney dont je me souviens étaient toujours les plus tristes et les plus forts: la mort de la mère de Bambi, Dumbo qui est bercé par sa mère et le moment où Penny se sent abandonnée dans Bernard et Bianca. Ces moments me sont toujours restés. En tant qu’adultes nous ne prenons pas les enfants au sérieux. Nous filtrons ce que nous leur montrons, et en fait, on leur manque de respect.

Dans ce film-ci, vous montrez quelqu’un qui meurt. C’est nouveau dans le monde du film d’animation?

Dean DeBlois: Je ne pense pas. On l’avait aussi fait dans The Lion King. Mais je comprends que les parents veuillent protéger leurs enfants. Moi, je suis mon instinct. Ce qui veut dire que je fais le film que je veux voir. Je ne fais donc pas spécialement des films pour enfants. Je fais par contre des films pour un public très large. Il est très dangereux de décider soi-même ce qu’un enfant de sept ans voudrait voir. Je n’ai pas sept ans, et je n’ai donc aucune idée de ce qui lui plairait. Ce que je sais par contre, c’est que les films que mes parents choisissaient pour moi parce qu’ils étaient ‘sans danger’ étaient les plus ennuyeux (rit). Je me souviens encore qu’ils m’ont emmené voir The Man from Snowy River. Non mais, franchement, c’est le truc le plus barbant qu’il m’ait été donné de voir. Je me suis enfui pour aller une salle plus loin, voir The Shining. Ca, c’était intéressant.

Vous avez travaillé pour Disney et aujourd’hui pour Dreamworks. Deux mondes totalement différents?

Dean DeBlois: Disney possède à la fois une longue histoire et un héritage énorme. Et ils s’y accrochent. Ils se sentent chargés d’une certaine responsabilité. Ils veulent toujours rester au sein des limites de ce que l’on attend d’un film Disney. Ils sont très inquiets à l’idée des courriers de parents fâchés qui pourraient leur arriver. Je me souviens encore qu’on a dû couper des morceaux de Lilo & Stitch. J’estimais qu’on faisait juste des trucs amusants et stupides, mais les gens de Disney avaient peur d’un feedback négatif. Lorsque j’ai commencé à travailler au premier How to Train your Dragon chez Dreamworks, j’ai demandé à Jeffrey Katzenberg si ça posait un problème de montrer des ados se battant à la hache. Jeffrey a ri et m’a dit: “C’est un film PG. Reste dans ces limites, mais assure-toi de ne pas exagérer dans tout le côté typique viking. C’est tout.” Dreamworks n’a pas de tradition, ils n’ont pas de style maison. Chaque film possède ses propres sensibilités. Madagascar est différent de How to Train your Dragon, qui est lui-même différent de Kung Fu Panda ou Shrek. Ces films répondent à leurs propres règles. C’est quelque chose que je trouve très positif dans les films Dreamworks.

Mais vous ne trouvez pas que Disney a changé avec Lasseter?

Dean DeBlois: Peut-être. Mais on remarque quand même un retour à la tradition. Toute cette mode des princesses, par exemple. Quand on regarde les films Pixar, on a l’impression qu’il n’y a pas de sujet tabou. Les films Pixar vont dans tous les sens. Mais à leurs yeux, les films Disney fonctionnent le mieux lorsqu’ils respectent la tradition. C’est un studio qui fait des contes de fées.

Avez-vous été surpris du succès du premier How to Train your Dragon?

Dean DeBlois: Un peu. Surtout parce que la sortie en salles avait été décevante au départ. Les premiers chiffres étaient moins haut qu’espéré. Nous nous attendions à 60 millions de dollars aux Etats-Unis, mais on n’a eu que 34 millions de dollars. La première semaine, l’ambiance chez Dreamworks n’était pas à la rigolade. Mais le film a continué à marcher. Et cinq semaines plus tard, il était à nouveau numéro 1. C’est vraiment l’exemple type d’un film de longue haleine qui s’est fait une réputation avec le bouche à oreille.

Pour cette suite, vous avez travaillé seul, sans votre partenaire Chris Sanders. Difficile?

Dean DeBlois: Ca c’est mieux passé que ce que j’imaginais. La plupart des responsables de département étaient les mêmes que pour le premier film. A mes yeux, ce sont tous des co-directeurs. Nous sommes tous sur la même longueur d’onde. C’était assez sain de réaliser seul. Mais cette fois, j’étais obligé de me battre seul pour mes convictions.

La série télé en est entre temps à sa deuxième saison. Dans quelle mesure a-t-elle influencé le contenu du film?

Dean DeBlois: Je discute très régulièrement avec les deux réalisateurs de la série. Je sais donc ce qu’ils font et ce qu’ils comptent faire dans les prochains épisodes. C’est important car nous ne voulons pas dévoiler nos surprises respectives. Ils savaient qu’ils ne devaient pas toucher à la carte géographique de Harold. Durant les deux premières saisons, Harold est resté chez lui de sorte que nous puissions faire découvrir ses talents d’explorateur dans le film. Mais ils entament la troisième saison et ils peuvent donc y inclure ce qui s’est passé durant l’année précédant le deuxième film. Ce qui est important, c’est que nous sachions bien qui raconte quoi. 

 

 Avis

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