Même si le style est très différent de celui d’un David Lynch, Under the Skin de Glazer fait naître une sensation d’aliénation et d’horreur abstraite proche d’un Eraserhead.
Mais le film de Glazer ressemble plus à une collision entre deux mondes qu’à une immersion dans un cauchemar. La recherche menée par l’extra-terrestre Scarlett Johansson renvoie à The Man Who Fell to Earth de Nic Roeg, avec David Bowie, rockeur androgyne, en aventurier d’un autre monde. Glazer a opté pour une célébrité plus terrestre – hétéro, superstar grâce à The Avengers et méga populaire dans les magazines – comme Johansson afin de donner lieu à un effet intéressant lorsqu’à Glasgow, elle est confrontée à des ‘acteurs’ qui se rendent à peine compte qu’ils font partie d’un film. Glazer va même un cran plus loin en adjoignant à cette dame d’Hollywood un homme pas gâté par mère nature, au sein d’un monde hyper réaliste. C’est ainsi que le réalisateur emmène le spectateur dans un trip bizarre dans lequel autant les interactions humaines que le comportement sont remis en question. Un trip pas aisé à vendre à un public mainstream ou à des amateurs de réalisme social.
Mais Under the Skin fait partie de ces films qui pourraient bien devenir cultes, le genre de film sur lequel des dizaines de livres pourraient être écrits. A voir, donc.