Permettez-moi un moment d’honnêteté: je suis un grand fan de Nicolas Cage. Je le considère comme l’un des grands acteurs de sa génération, l’un des rares à considérer son travail véritablement comme un art. Il n’a pas peur d’expérimenter de toutes les manières possibles.
Du coup, il va parfois plus loin que ce que le spectateur moyen aimerait, mais jamais il n’est ennuyant ou inintéressant. Et c’est, à mes yeux, l’un des plus beaux compliments que l’on puisse faire à un artiste.
Face à la caméra du très talentueux David Gordon Green, il opte – pour la première fois depuis longtemps – pour un rôle calme, même si ce n’est pas pour autant que Joe, le personnage joué par Cage, n’ait rien à dire. Seulement la colère de son histoire appartient au passé, et Joe aimerait que les choses restent en l’état. On sent que ce désir lui demande un self-contrôle extrême au quotidien, et la technique de Cage pour faire passer cette tempête intérieure est impressionnante.
Mais il n’est pas le seul à mériter des lauriers. Si Joe marque aussi profondément, c’est tout autant grâce à la présence et l’interprétation réussie de Tye Sheridan (dans le rôle du jeune Gary) et de Gary Poulter (dans la peau du père violent et toxique).