Les personnages ne montrant pas le moindre respect pour leurs semblables mais fonctionnant selon un code d’honneur ont toujours quelque chose d’attirant pour le grand public. Car avec eux, c’est l’expiation assurée, ce qui fait toujours plaisir au spectateur en manque de catharsis.
Jude Law joue, non, plutôt irradie, dans la peau d’une crapule dotée d’un grand cœur… bien dissimulé. Et voilà qui résume d’ailleurs le problème existentiel de Dom Hemingway: il croit en un code d’honneur aujourd’hui dépassé. Un code qui pourrit sa vie de famille, et met sa propre existence et son bonheur en danger. Dommage pour lui, mais tout bonus pour le spectateur qui déguste ici une superbe comédie noire aux dialogues divins.
On regrettera du coup que Dom Hemingway ne montre jamais la moindre ambition de dépasser un niveau mainstream. Ce qui fait qu’il ne rejoint pas d’autres réussites du genre comme Chopper (avec Eric Bana) et surtout Bronson (avec Tom Hardy). Dom Hemingway ne manque pas de mérites pour autant. Rien que les interprétations de Jude Law et Richard E. Grant (dans la peau de son sidekick) valent la peine.
Grâce aux dialogues, et à l’histoire, imprévisible et soigneusement construite, on ne s’embête pas un instant, et le processus d’identification marche à merveille (Dom est à la fois un porc et un compas moral). Quel plaisir.