En pleine nuit, Maud (Isabelle Huppert), cinéaste de son état, va vivre une épreuve tragique, qui va transformer à jamais son existence: elle est foudroyée par une grave hémorragie cérébrale.
Quelques mois plus tard, à force de travail, elle récupère tant physiquement qu'intellectuellement, du moins en partie. Si l'aphasie à disparue, et la parole se fait fluide, la moitié de son corps conserve une forte perte de mobilité.
Femme forte fragilisée, Maud se réfugie alors dans un monde illusoire, qu'elle "maîtrise", mettant le grappin (elle le veut comme acteur) sur un arnaqueur qu'elle voit sur un plateau de télévision: Vilko (Incroyable petite frappe interprétée par Kool Shen, de Suprême NTM)…
Personnage arrogant, séducteur et manipulateur, Vilko soulage la solitude et la perte de contrôle que ressent Maud, que sa famille délaisse. Mais cette "reconstruction", ce sentiment d'exister, passe par le nettoyage de son compte en banque…
Sujet fort, douloureux et quelque part "proche" - du poignant Amour de Michael Haneke, Abus de faiblesse nous présente en lieu et place d'un couple dont l'homme voit s'éteindre l'amour de sa vie, une femme respectée, désirée, forte… qui rejette le handicap, et aimerait garder son pouvoir, tant professionnel que de séduction, littéralement coûte que coûte. Catherine Breillat nous livre une fois de plus un film uppercut, dont la scène final fait vibrer chaque parcelle de l'âme.