Bruxelles, aéroport, 21h47. Un voyageur rentre chez lui, inquiet de n'avoir pu joindre sa femme. Plus inquiétant encore: la chaîne de sécurité est mise, dans leur appartement... dont elle a disparu.
"L'étrange couleur..." est une expérience audio-visuelle. Montage halluciné, son strident qui vrille les tympans, multi-fenêtrage, images kaléïdoscopiques (le dop est ici le tout bon Manu Dacosse), gros plans à fleur de peau, décors Art Nouveau dont on exploite les principales caractéristiques: pour un peu, on croirait que le couple a fait passer le récit en second. Déjà que le jeu de certains acteurs est approximatif... Comme disait quelqu'un d'important dont je tairai le nom parce qu'il m'échappe, un film est d'abord une bonne histoire, et ce n'est pas le qualificatif auquel on pense en premier quant à ce nous raconte le duo. Mais une fois que le mari entame ses recherches, on passe très vite de "simpliste" à "alambiquée"! Voire "labyrinthique", comme cet immeuble plein de secrets et d'habitants étranges.
Le labyrinthe, pardi! Là est la clé: entre les étages du bâtiment et... les circonvolutions cervicales de personnages cachant des traumatismes. Partout, tout le temps, en vrai surréalistes, Cattet et Forzani cherchent à nous perdre. Là, c'est réussi!
