Tout d’abord, il y a eu un court-métrage, dont voici donc la version longue, mais avant tout, il y a eu une vie. Destin Cretton, le réalisateur de Short Term 12, n’a pas été chercher l’idée de ce film dans son imagination.
Tout comme ses personnages principaux, il a travaillé pendant un temps comme aide-soignant dans une maison d’accueil pour jeunes se trouvant en situation familiale difficile, et ce sont les tableaux qu’il a vus là qui l’on inspiré.
Et non, il ne nous propose pas ici la maxi portion d’horreur et de déprime que l’on pourrait attendre avec un contexte pareil. Abus, dépression, dépendance, suicide, grossesse non désirée, toutes ces thématiques font partie du canevas tissé par Cretton, mais elles ne font pas sombrer le film. Au contraire, le sentiment qui surnage au final tient plus du lien et même du plaisir. Cretton y ajoute régulièrement une note comique histoire d’éviter de sombrer dans le mélo. Ce n’est pas un hasard si le film démarre sur l’anecdote d’un infirmier qui devant poursuivre un ado échappé, finit par redécorer son fond de pantalon pour cause de repas mal digéré.