A bien y regarder (soit prendre son temps), The Grandmaster possède de très belles qualités: oubliez les scènes de combat escamotées, filmées de manière anti rythmique.
Cela peut certes déconcerter au début, voir énerver. Mais le propos de Wong Kar Wai n'est pas de dresser le portrait du grand maître du Wing Chun Ip Man, qui fut le professeur de Bruce Lee. Non, pour voir des coups de savates voler en tous sens, procurez vous les deux premiers Ip Man (excellent ceci dit). Wong Kar Wai s'attarde sur les détails, sur l'âme d'Ip Man, sur ses émotions, ses émois amoureux.
Et cela fonctionne… Du coup, si les bastons virent au zen, à la contemplation des décors, de la neige, des gouttes d'eau, c'est pour nous déployer un monde intimiste, ou chaque respiration sent la passion.