Le Britannique Paul Raymond savait parfaitement ce que les hommes (et les femmes) voulaient: voir de la nudité. C'est ainsi qu'il s'est lancé dans les clubs privés, pour ensuite démarrer de gigantesques shows et se tourner vers le porno soft et le marché des magazines. Son succès fit de lui, un moment, l'homme le plus riche de Grande-Bretagne. Par contre, côté vie privée, les choses étaient nettement moins roses. Ce beau biopic représente la quatrième collaboration entre le réalisateur Michael Winterbottom et l'acteur Steve Coogan. Alors que jusqu'à présent ils avaient systématiquement choisi la voie de l'ironie - voir '24 Hour Party People', 'Tristam Shandy: A Cock and Bull Story' et 'The Trip' - cette fois ils optent pour une approche plus sérieuse, ce qui a pour effet que cette histoire tragique ne laisse pas insensible. Coogan prouve une fois de plus qu'il vaut le détour dans d'autres registres que la comédie, et les actrices face à lui fournissent un travail plus qu'honorable. Le style très droit de Winterbottom injecte de la vie dans un genre un peu sclérosé, et les morceaux de pop contemporaine repris sur la bande-son aident eux aussi. Si le résultat final n'est pas entièrement réussi, cela a plus à voir avec le scénario de Matt Greenhalgh. Tout comme pour le script du biopic consacré à Ian Curtis, 'Control', il opte trop souvent pou l'anecdotique. Le résultat est un exercice de genre rafraîchissant qui malheureusement manque de profondeur.