La surprise 'District 9' a propulsé le réalisateur et scénariste Neill Blomkamp au firmament des réalisateurs les plus intéressants côté mainstream. Et son deuxième film, 'Elysium', confirme le talent du bonhomme. 'Elysium' se situe en fait dans la continuité directe de 'District 9'. A nouveau, on se trouve face à un conflit entre deux mondes et à une révolution d'exclus. Mais 'Elysium', film à gros budget, est plus mainstream et moins satirique. Ce qui ne veut pas dire que la satyre soit absente. L'histoire pourrait même se rapprocher d'une version plus action et moins sage de la seconde partie de 'Wall-E' où on rigolerait un bon coup de ces gens à la richesse indécente qui se seraient enfermés dans une société isolée. Mais la quête du héros, (Matt Damon) reste on ne peut plus sérieuse. Elle porte en elle les échos des vieux westerns et autres films noirs où le héros, qui a pris la ferme décision de ne prendre parti pour personne, se transforme en révolutionnaire ou même en messie. 'Shane', 'Casablanca', 'To Have And To Have Not' ne sont pas loin. Blomkamp renforce également son personnage en la flanquant de deux antagonistes intéressants: l'ange protecteur fascisant (Jodie Foster) qui se délecte des bureaucrates libéraux et le tueur à gages psychopathe et raciste dont l'esprit est resté coincé dans l'apartheid (Sharlto Copley, qui vole ici la vedette). Le résultat final est prenant, crédible et très sensé, même si on a droit à une belle dose d'action 'popcorn'. On n'a pas fini d'en entendre parler de ce Blomkamp, c'est une certitude.