Comment un ami de Larry Clark (Kids), responsable de long-métrages assez sulfureux (Gummo, Julien Donkey Boy, ou le très très euh… Trash Humpers!) s'est-il retrouvé bombardé sur ce projet qui de prime abord sent le "college movie"?
Il ne faut pas être un ingénieur nucléaire pour piger qu'Harmony Korine possède une patte cinématographique viscérale, au langage personnel, empreinte d'envies de prises de risque et de provocations.
Du coup, ce qui aurait pu être une virée cinématographique totalement décérébrée, pleine de superficialité, de sexe facile, d'alcool et de drogue sniffé à même le bikini ou le nombril piercé… dévie totalement vers une sorte de plongée en enfer, impressionniste à l'extrême, évoquant le désarroi et l'abandon sous le soleil, au milieu des couleurs et sono saturées (détonnant).
Nous ne sommes pas loin de la vision des pin-ups de Miami broyées par l'objectif de Chris Cunningham (souvenez-vous du clip Windowlicker d'Aphex Twin), ou encore des délires baroques d' Enter the Void. Un peu longuet, mais puissant.