Object filimique non identifié, le nouveau Ari Folman ('Valse avec Bashir') est un formidable trip visuel doublé d’une réflexion originale sur l’avenir du cinéma… et celui des hommes.
Oubliez le "Medium is the Message" de Mc Luhan et bienvenue dans l'enfer des paradis artificiels de "The Congress" où, désormais, "Medium is Life". Dans son roman 'Le Congrès de futurologie', l’auteur de science-fiction Stanislas Lem prévoyait une dictature chimique mondiale dirigée par les compagnies pharmaceutiques, contrôlant à travers des substances psychotrope les sentiments de la population. Ari Folman Folman remplace les multinationales pharmaceutiques par l’industrie du cinéma et propose une fable très (très !) haute en couleurs sur l’évolution du métier d’acteur qui se mue en une dystopie glaçante sur l'aliénation de la population par le divertissement. Cette mutation se déroule littéralement devant les yeux des spectateurs par un étonnant passage d’un film classique - supérieurement interprété et comportant des fulgurances visuelles - à un film d’animation dans la lignée des productions Fleisher des années 30 qui auraient pris de l’acide. Sorte de pendant cinématographique halluciné à l'album 'Amused to death' de Roger Waters, 'The Congress', malgré une narration parfois brouillonne, est un formidable OVNI cinématographique où critique sociétale, inventivité visuelle et émotion jouent avec nos sens avec un égal bonheur.