Pilier de la littérature américaine, "Gatsby le magnifique" retrouve les salles obscures sous la direction luxueuse et volontiers anachronique de Baz Luhrmann, servi par un casting glamour dominé par Leonardo DiCaprio, qui devrait faire les délices du Festival de Cannes.
Le film, qui affiche également Tobey Maguire, Carey Mulligan et Joel Edgerton, est sorti hier en Amérique du Nord, quelques jours avant de faire l'ouverture du 66e Festival de Cannes, le 15 mai.
Gatsby a fasciné plusieurs générations de cinéastes, depuis l'ère du muet jusqu'à l'adaptation aux deux Oscars signée en 1974 par Jack Clayton, avec Robert Redford et Mia Farrow dans les rôles principaux.
C'est aujourd'hui au tour de l'Australien Baz Luhrmann, réalisateur volontiers "bling-bling" de "Roméo+Juliette" (1996), "Moulin Rouge! " (2001) et "Australia" (2008) de se frotter au chef-d'oeuvre de F. Scott Fitzgerald, avec la complicité de "Leo" dans le costume -- parfaitement coupé -- de Jay Gatsby.
"Je pense que tout le monde, d'une certaine façon, se retrouve dans Gatsby", expliquait récemment l'acteur de 38 ans lors de la présentation du long métrage à la presse, à l'hotel Plaza de New York -- l'un des décors du film.
"C'est un personnage qui s'est construit avec son imagination et ses rêves, qui s'est extrait de sa jeunesse misérable dans le Midwest et a créé cette image de Gatsby le Magnifique. En ce sens, c'est une histoire profondément américaine", poursuit-il.
Dans son court roman, Scott Fitzgerald utilisait le personnage de Gatsby, et sa richesse aussi mystérieuse que fabuleuse -- amassée dans le seul but de reconquérir Daisy (Carey Mulligan) -- pour décrire l'Amérique des années 20 et son arrogante prospérité, où pointaient déjà les germes du déclin.
"On a cette jeune démocratie, l'Amérique des années 20, et (Gatsby) veut être le Rockefeller de cette époque", explique Leonardo DiCaprio. "Evidemment, il bâtit sa richesse dans l'illégalité, mais l'Amérique est un pays jeune, c'est une époque excitante et je pense que nous pouvons tous nous retrouver dans ce rêveur. Nous sommes tous fascinés par quelqu'un qui a autant d'ambition".
Tourné en Australie, "Gatsby le Magnifique" bénéficie d'une production léchée, avec débauche de décors et somptueux costumes.
Et si Baz Luhrmann ne se passionne pas pour le déclin de l'empire américain, il se régale dans la démesure des fêtes organisées par Gatsby dans son manoir, semblant n'obéir, comme Gatsby, qu'à la règle du "toujours plus".
Il applique aussi une recette déjà éprouvée dans sa filmographie, consistant à utiliser des musiques anachroniques dans ses films d'époque -- les invités de Gatsby dansent ainsi sur Jay Z, Florence+The Machine, Fergie ou Nero.
Le cinéaste explique que c'est aussi cette musique qu'il utilisait sur le plateau pour "libérer" ses acteurs, notamment lors d'une scène d'"orgie".
"On était à 20 minutes de la fin de journée et nous n'avions toujours pas cette sensation de fête débridée", raconte-t-il. "Alors au milieu de la musique de jazz (utilisée jusqu'alors) j'ai mis, très fort, la chanson +Niggas in Paris+ de Jay Z, qui est mixée avec du jazz, et les choses ont décollé".
Nick Carraway, narrateur de l'histoire, voisin et ami de Gatsby, est interprété par Tobey Maguire, qui est aussi un ami proche de Leonardo DiCaprio depuis leur rencontre sur un casting de sitcom il y a plus de vingt ans.
Une relation qui a servi le film, selon Tobey Maguire. "Gatsby manipule Nick mais finalement, cela se transforme en une véritable amitié, peut-être même la seule pour Gatsby. C'est très important", dit-il. "J'ai beaucoup d'affection pour Leo donc ça n'a pas été difficile pour moi d'avoir de l'affection pour Gatsby, en étant dans la peau de Nick".
"Tobey et moi avons toujours été extrêmement honnêtes l'un envers l'autre et je ne sais pas si ce projet aurait pu voir le jour si nous n'avions pas eu cette relation", confirme Leonardo DiCaprio. (Belga / Belga)
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