Présidée par Jamel Debouzze et animée par Antoine de Caunes, la 38ème Cérémonie des César, diffusée hier soir sur Canal+, n'a pas fait d'étincelles. Réputée difficile à dépoussiérer, cette institution récompensant le meilleur du 7ème art tente, chaque année davantage, de dérider son audience. A grands renforts de sketches et de parodies, la tâche ne fut pas aisée hier soir, même si les divers participants n'ont pas démérité. Au-delà de l'humour, il y a aussi, et surtout, eu beaucoup d'émotions : de la fragilité d'Emmanuelle Riva, qui recevait le César de la Meilleure actrice pour Amour, de Michael Haneke, aux larmes de Kevin Costner, récompensé d'un César d'Honneur pour l'ensemble de sa carrière (Waterworld y compris ?).
Pour la neuvième fois, et sans doute la dernière, Antoine de Caunes a imprégné cette 38ème Cérémonie des César de son humour décalé. Entre cabotinage et cynisme, l'animateur a épinglé le cinéma français en long, en large, et en travers. Il n'a pas manqué de revenir à plusieurs reprises sur l'affaire Maraval qui a secoué le 7ème art cette hiver. L'acteur Gérard Depardieu, absent de la cérémonie, n'a pas été épargné non plus. Il faut dire que son exil en Russie alimente depuis des semaines les chroniques humoristiques dans les médias. L'assistance a ri, parfois de bon coeur, parfois jaune.
Jamel Debouzze était cette année investi du rôle honorifique de Président de la Cérémonie des César. Si l'humoriste a longtemps brillé pour son ton impertinent, il a parfois dépassé les bornes hier soir par ses interventions un brin irrespectueuses, notamment lors du discours de remerciements de Valérie Benguigui, qui recevait le César du meilleur second rôle féminin pour Le Prénom. Not cool Jamel. Not cool.
Autre moment marquant de cette 38ème cérémonie des César, les yeux pleins de larmes de Kevin Costner qui recevait un César d'Honneur pour l'ensemble de sa carrière. Une séquence touchante pour un acteur qui n'est plus vraiment sur le devant de la scène à Hollywood : "Chacun devrait connaître ça au moins une fois dans sa vie. Cet honneur que vous me faites me va droit au coeur". Très touché d'être ainsi adoubé par le cinéma français, il poursuit, dans la langue de Molière : "Pas de mystère, je suis américain. Pas de mystère, je fais des films de cowboy".
Enfin, les César 2013 ont une fois de plus tenté la carte de l'humour, pas toujours avec succès, voyant se succéder derrière le pupitre Audrey Lamy, les Kaïra, Omar Sy, Marina Foïs, Manu Payet, etc. Mais celui qui a une fois de plus rempli ce contrat à merveille, c'est le truculent Laurent Lafitte. Le comédien a rendu l'assistance hilare avec un discours terriblement approximatif, s'empêtrant dans une métaphore sur le cinéma français, à base de moelle épinière, de colonne vertébrale et de squelette. On vous laisse savourer...
