Flight - Chronique Cinema

Ce que Washington, pilote ivre, parvient à faire aux commandes d'un avion de ligne est véritablement époustouflant. Par contre, ses idées lorsqu'il est sobre ont une toute autre odeur. On peut parler d'actualité: en début d'année, un pilote de la compagnie aéronautique American Eagle se voyait évacué du cockpit juste avant le décollage, pour cause d'haleine trop chargée. William 'Whip' Whittaker, le personnage principal du drame 'Flight', n'en arrive jamais là, mais l'Ironie (avec un grand I), c'est que grâce à lui, des centaines de passagers sont encore en vie. Un début spectaculaire (nu, menace, crash) et un concept intéressant: 'Flight' offre à son public un bel os où se planter les crocs. D'autant que Denzel Washington parvient sans peine à faire passer les doutes, traumatismes et dilemmes du personnage principal. La déception n'en est donc que plus grande lorsqu'on se rend compte que le film n'est au final qu'une intro lancée avec choeurs et trompettes pour une réponse toute faite que Washington, le réalisateur Robert Zemeckis et tant d'autres sortent de leur manche: Dieu (avec une majuscule encore plus grande). Allez, si on veut formuler les choses un rien différemment, Whitaker échange ainsi une substance anesthésiante pour une autre. (RN)