Blackbird - Chronique Cinema

Des âmes solitaires dans un paysage de neige virginal: dans le drame criminel 'Blackbird', les personnages prennent le pas sur l'action. Si 'Blackbird' était un orphelin pour qui je devais trouver une famille d'adoption, je l'enverrais dans la maison où 'Fargo', 'The Ice Harvest' et 'A Simple Plan' sont déjà en train de jouer aux cartes près du feu ouvert. Appelons-les la famille Film Blanc, la branche hivernale de la famille Film Noir. Les couleurs qui transparaissent à la fenêtre ne sont pas les mêmes, mais l'enjeu est similaire. A chaque fois, il s'agit de figures qui se sont égarées du droit chemin et se retrouvent face à des questions morales essentielles. Même si tous les personnages de 'Blackbird' ne souffrent pas du même problème. Addison, la tête du trio criminel qui vient de commettre un braquage, estime que seule sa propre famille a de l'importance, et plus particulièrement sa jeune soeur Liza. Une frangine qui commence doucement mais sûrement à se rendre compte que les règles imposées par son cher grand-frère ne sont peut-être pas pour son bien. Le réalisateur autrichien Stefan Ruzowitsky fournit un travail de qualité, et le script se tient bien (à l'exception de quelques trop gros hasards), mais ce sont malgré tout les personnages qui font ce 'Blackbird'. Une tâche que l'ensemble du casting, Eric Bana en tête, assure haut la main.