Le cinéaste britannique Danny Boyle, oscar du meilleur réalisateur pour "Slumdog Millionaire", s'apprête à relever vendredi un défi devant un public plus nombreux encore, dépassant le milliard de téléspectateurs: l'ouverture de la cérémonie des JO de Londres.
"Je n'ai jamais vraiment rien fait à une échelle pareille", a admis le mois dernier l'éclectique metteur en scène de 55 ans, habitué à changer de registre pour chacun de ses films, du film noir "Petits meurtres entre amis" au thriller fantastique "28 jours plus tard" en passant par "Trainspotting", péripéties d'une groupe de jeunes héroïnomanes.
La scène finale de "Slumdog Millionaire", avec ses centaines de danseurs et danseuses dans le plus pur style "Bollywood", est peut-être ce qui se rapproche le plus du gigantisme d'une cérémonie d'ouverture des JO.
Le 27 juillet, pas moins de 10.000 participants, en majorité bénévoles, prendront part à l'ouverture dans le stade olympique d'une capacité de 80.000 spectateurs, et une audience estimée à plus d'un milliard de téléspectateurs dans le monde entier.
La présentation du premier tableau de la cérémonie, un paysage bucolique de la campagne anglaise, avec ses prairies, ses paysans et de "vrais animaux", chevaux, vaches, moutons, sans compter des pique-niqueurs, a frappé de stupeur les commentateurs, certains le comparant à un épisode de la série enfantine "Teletubbies".
Mais les récentes images aériennes du décor montrent la Tamise serpentant le long de scènes pastorales évoluant rapidement vers un paysage urbain plus proche de l'univers du réalisateur. Et Danny Boyle compte aussi mettre en scène des infirmières du service de santé britannique ou des mineurs en grève, car il s'agit de "raconter l'histoire à travers de vrais gens".
Un réalisme très présent dans ses films, qui l'a conduit notamment à tourner "Slumdog Millionaire" dans les rues défoncées de Bombay et à choquer certains spectateurs avec les scènes crues de "127 heures (où l'alpiniste américain Aron Ralston s'ampute lui-même le bras droit à l'aide d'un canif pour survivre).
"J'essaie de pousser le réalisme le plus loin possible", avait expliqué après "Slumdog Millionnaire" le réalisateur aux cheveux ébouriffés et aux lunettes de travers.
Rien ne prédestinait le petit Danny, né le 20 octobre 1956 dans la classe ouvrière catholique irlandaise d'une banlieue de Manchester (nord de l'Angleterre) à devenir un réalisateur bardé d'oscars et le directeur artistique de la cérémonie olympique. (Belga / MUA)