Holy Motors - Chronique Cinema

 
Poème filmé en 10 vers comme autant de personnages interprétés par Denis Lavant, le nouveau Carax est une expérience subjective qui s'écarte des structures et enjeux classiques du cinéma. Holly Motors suit les actions d'Oscar, un viveur a gages payé par un mystérieux commanditaire pour vivre la vie, durant quelques heures, de personnages aussi divers qu'un tueur, un père de famille ou une mendiante. Formé de ces micro-récits de vie reliés entre eux par les trajets de la limousine dans laquelle Oscar change de peau, Holly Motors ressemble moins au poème cinématographique annoncé qu'à un film à sketchs auteuriste à la qualité fort inégale. La scène d'érotisme virtuel entre deux ouvriers de la motion capture, Kylie Minogue chantant dans La Samaritaine déserte et la scène d'ouverture onirique où planent les ombres de Lynch et de King Vidor sont aussi fulgurantes qu'inoubliables. Mais la prétention de l'ensemble et une pose permanente qui atteint son paroxysme avec un plan arty chic et toc sur un répugnant personnage (M. Merde en érection à côté d'Eva Mendes en tchador...) tue toute émotion et confine parfois le film au grotesque et surtout à l'ennui. Reste l'originalité et la beauté du geste artistique. Une beauté qui, comme le dit un personnage, naîtra des yeux de celui qui regarde. Myopes s'abstenir.
 

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Holy Motors

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Drame  De : Leos Carax Avec : Denis Lavant, Michel Piccoli, Edith Scob,... De l'aube à la nuit, quelques heures dans l'existence de Monsieur Oscar, un être qui voyage de vie en vie. Tour à tour grand patron, meurtrier, mendiante, créature monstrueuse, père de famille... M. Oscar semble jouer des rôles, plongeant en chacun tout entier —mais où sont les caméras? Il... Lire la suite...

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