On the road - Chronique Cinema

'Cinq petits ours à la rivière s'en allaient se débarbouiller. Ils se posaient sur leur derrière et se frottaient le bout du nez.' Pourquoi entamer cette critique de l'adaptation tant attendue du classique de Jack Kerouac par une comptine? Parce qu'elle restitue bien la sensation qu'on éprouve en regardant l'essai de Walter Salles. Celui à qui on doit 'The Motorcycle Diaries' a réussi un beau film - les États-Unis ont rarement eu l'air aussi attirants - en même temps qu'un road movie joliment interprété où Kristen Stewart et Gareth Hedlund retiennent toute l'attention. Mais jamais on ne ressent la tension présente dans l'atmosphère de cette Amérique de l'immédiat après-Guerre, cette électricité que Kerouac a si justement réussi à restituer. On y voit des ados blancs fréquenter des clubs de jazz. Essayer des drogues, expérimenter le sexe. Visiter tous les recoins des États-Unis et rencontrer des gens bizarres. Mais rien n'est clairement dit de ce qui les pousse et de ce qu'ils ont de révolutionnaire. Voilà ce qui arrive quand on réalise un film juste destiné à ceux qui ont lu le matériau de base ou passé toutes ces années dans une parenthèse temporelle. Beau mais ultra light.