Pour Bouli, c'est une troisième présence à Cannes après son court-métrage Muno et son long Eldorado. À voir Les géants, on se dit qu'à coup sûr, un jour, il reviendra à Cannes dans la cour des grands, en compétition officielle, pour briguer la Palme d'or. Car avec ce troisième long-métrage qui raconte, sous forme de conte moderne, l'errance de trois ados dans la nature wallonne, il confirme un cinéma habité, généreux, à la fois drôle et dur, réaliste et pictural, traduisant subtilement les violences, les précarités et les manques de la vie.
En guise de héros, trois gamins, sorte d'enfants sauvages obligés de grandir sans les béquilles rassurantes de papa-maman. Trois gamins bouffant l'écran par leur bouleversante présence. Casting épatant ! Autre personnage majeur : la nature, sublimée, à la fois protectrice, caressante et espace de fuite, d'évasion. Cela donne des plans magistraux transcendés par une musique folk qui vous habite longtemps. On pense au ciné indépendant américain, à Stand by me, aux films de Gus Van Sant, à Terrence Malick... Et puis, non ! Bouli Lanners est en train d'imposer son propre univers, singulier et plein d'humanité, porté par un regard unique sur les paysages d'Ardenne. "Avant, j'étais un peintre qui faisait un peu de cinéma. Aujourd'hui, je suis un cinéaste qui peint", nous a-t-il dit. On ne peut mieux dire.
Entretien: "Je sais ce que je veux faire"
Quel enjeu, cette année, à Cannes ? Avoir une visibilité dans une vitrine que le monde entier regarde. Ça permet de se positionner sur le marché international, de rencontrer la presse internationale, d'avoir une reconnaissance et de plus larges possibilités de financer le prochain film. Ça rassure !
Et vous faites la clôture de La Quinzaine des réalisateurs ! Consécration ? Je croyais qu'on m'avait mis là en désespoir de cause. Depuis que je suis à Cannes, je vois que ce n'est pas rien ! Je suis très heureux car le film d'Abel et Gordon faisait l'ouverture. Je me sens en famille ici. Cette année, à Cannes, c'est la consécration de l'extrême diversité du cinéma belge.
En même temps, Abel et Gordon, les Dardenne et vous racontez tous à votre façon "un conte de notre temps" ! J'ai fait un conte contemporain en utilisant les archétypes du conte traditionnel. L'éclatement de la famille est une de mes thématiques récurrentes. À cause de cet éclatement, les personnages sont en errance et doivent se reconstruire différemment. Mais je deviens de plus en plus positif. Je me connais mieux. Après trois films, je sais ce que je veux faire.
Quand on voit "Les géants", on pense au cinéma US indépendant des années 70... Je me suis un peu biberonné à ça quand j'avais l'âge de mes jeunes héros. Je ne suis pas un cinéphile averti. Du coup, les films qui m'ont frappé m'ont fort marqué : Délivrance, La nuit du chasseur, L'épouvantail, Macadam cow-boy, Stand by me. La littérature anglo-saxonne, Mark Twain...
On pense aussi à Terrence Malick ! Ultra Nova était très urbain. Avec l'âge, la nature s'impose vitale dans mes choix personnels. Mon prochain film - un polar familial dans un pays de bûcherons - ira encore plus loin dans cette veine.
Autres actualités ? Le tournage d'Astérix. Je joue Olafgrossebarbe, chef des Normands ! D'où le look bûcheron. C'est un gros tournage avec des gens gentils. J'adore faire ce genre de grand écart pour rendre mon nom plus populaire. Ensuite, je pourrais tourner avec Fabrice Du Welz, Solveig Anspach, les Malandrin et Fabien Onteniente.
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