À propos d’Eva
Bonjour ! Je suis Eva (22 ans), historienne de l’art et amoureuse des histoires, avec la curiosité et l’émerveillement d’un enfant, mais aussi la conversation chaleureuse d’une grand-mère.
Ce qui rend le cinéma si spécial pour moi, c’est son aspect collectif : partager rires et larmes avec une bande d’inconnus a quelque chose de réconfortant — cela nous rappelle que nous sommes tous des êtres humains en quête de lien.
Et tant que j’y suis, permettez-moi de m’adresser personnellement à tous les siroteurs de Coca et mâchouilleurs de pop-corn : s’il vous plaît, mangez et buvez en silence ??
J'ai pour vous "Perfect Days"
Nous vivons dans une « société hypernerveuse », comme Lieve Van de Velde l’a récemment décrite dans Knack. Mais c’est une idée avec laquelle les cinéastes jouent depuis longtemps, comme l’a si bien formulé Matthew Broderick dans Ferris Bueller’s Day Off (1986) :
« La vie passe très vite. Si tu ne t’arrêtes pas de temps en temps pour regarder autour de toi, tu pourrais la manquer. »
Dans une salle comble du Cultuurhuis de Merelbeke, entourée exclusivement de seniors, j’ai découvert cette perle de film. J’ai été complètement happée par l’histoire.
Hirayama, magnifiquement interprété par Koji Yakusho, est un homme âgé charmant, peu bavard, mais doté d’un goût musical exquis. Si tu veux impressionner un jeune artiste branché qui s’habille comme un grand-père, cette bande originale est the way to go! Elle déborde de nostalgie et ferait danser et rêver n’importe quel coincé, en l’emmenant sur les routes de la vie.
Le nettoyeur de toilettes Hirayama mène une existence répétitive mais paisible dans le Tokyo vibrant. La dernière scène, où ses expressions passent sans cesse de “je déteste ma vie” à “j’aime ma vie” sur la mélodie de Feeling Good de Nina Simone, révèle la question existentielle qui traverse tout le film : qu’est-ce que le bonheur ?
La routine, dit-on, apporte de la structure, et donc du calme. Un événement ou une rencontre inattendue, en revanche, provoque le chaos, mais réveille aussi une soif d’aventure. C’est à travers cette alternance que Wenders donne forme à son récit.
Écrit par Eva Speurt