Le 15 octobre, les salles belges accueilleront Moi qui t’aimais, le nouveau film de Diane Kurys. Après avoir marqué le cinéma français avec Diabolo Menthe, Coup de foudre ou encore Sagan, la réalisatrice s’attaque cette fois à un couple mythique : Simone Signoret et Yves Montand. Plus qu’un simple biopic, le film explore les méandres d’un amour immense, aussi flamboyant que déchiré.
À l’écran, Marina Foïs et Roschdy Zem incarnent avec justesse et intensité ce duo inoubliable. Elle, actrice au charisme indomptable, marquée par la jalousie et les blessures infligées par les infidélités de son mari. Lui, chanteur et comédien adulé, séducteur invétéré, tour à tour passionné et coupable. Ensemble, ils forment un couple paradoxal, qui s’aime et se détruit, mais que rien – pas même les trahisons – ne réussit à séparer.
Ce récit s’éloigne volontairement de la reconstitution minutieuse pour mieux embrasser la fiction. Dès l’ouverture, où l’on voit les acteurs se préparer devant le miroir, Diane Kurys affirme son parti pris : elle ne cherche pas l’illusion parfaite, mais une vérité sensible, presque universelle. Car Moi qui t’aimais n’est pas seulement l’histoire de deux icônes françaises ; c’est avant tout une réflexion sur ce que signifie aimer longtemps, aimer malgré tout, aimer au point de ne jamais pouvoir se quitter.
Le film se concentre sur les dernières années du couple, là où les cicatrices du passé pèsent autant que les souvenirs lumineux. On y croise leurs amis, leurs compagnons de route – Reggiani, Trintignant, Corneau – et l’on découvre aussi la complexité du lien entre Signoret et sa fille, Catherine Allégret. La mise en scène, signée Philippe Rousselot à l’image et Philippe Sarde à la musique, enveloppe l’ensemble d’une élégance intemporelle.
Sélectionné à Cannes Classics en 2025, Moi qui t’aimais s’impose comme un hommage vibrant à deux géants du cinéma et de la chanson, mais aussi comme un miroir tendu à tous les spectateurs : qu’est-ce qui fait tenir un couple, au-delà des blessures et du temps ? Une question intime et universelle, que Diane Kurys nous invite à méditer.