Le cinéma belge a toujours eu le don de surprendre. Cette fois, c’est Lucas Belvaux, réalisateur namurois discret mais incontournable, qui revient sous les projecteurs avec Les Tourmentés. Belvaux, c’est celui qui a offert à la regrettée Émilie Dequenne quelques-uns de ses plus beaux rôles dans Pas son genre et Chez nous. Son cinéma se distingue par son intelligence, son exigence… et sa capacité à plonger le spectateur dans des univers où le réel vacille.
Avec Les Tourmentés, il s’aventure dans un genre assez rare en France : le thriller. Et pas n’importe lequel. Ici, pas de codes rebattus ni de clichés faciles : Belvaux maîtrise son récit du début à la fin, nous tenant en haleine avec une mise en scène tendue, élégante et sans concessions.
Une intrigue qui déroute
Le pitch ? Accrochez-vous : une veuve fortunée, passionnée de chasse, demande à son majordome de lui organiser… une chasse à l’homme. Un sujet hors du commun, audacieux, presque dérangeant, adapté du roman éponyme écrit par Belvaux lui-même. Cette idée, à la fois choquante et fascinante, ouvre la porte à une réflexion sur le pouvoir, la cruauté et nos instincts les plus sombres.
L’histoire nous plonge dans un huis clos psychologique, où chaque geste, chaque silence, devient lourd de menace. C’est du grand cinéma, tendu et viscéral, qui ose sortir des sentiers battus pour mieux troubler.
Un casting inattendu
Pour donner chair à ce récit intense, Belvaux s’entoure d’un casting solide. Déborah François et Niels Schneider livrent des performances habitées, parfaites pour incarner la part d’ombre et de lumière de leurs personnages. Mais la vraie surprise, c’est Ramzy Bedia. Oui, le Ramzy que l’on connaît pour son duo comique avec Éric. Ici, il est méconnaissable, métamorphosé dans un rôle à contre-emploi qui révèle une profondeur insoupçonnée. Une prise de risque payante, et une vraie révélation pour le public.
Déjà un accueil chaleureux
Avant même sa sortie en salles, Les Tourmentés a été présenté en ouverture du Brussels International Film Festival (BRIFF). Et l’accueil a été enthousiaste, tant du côté du public que de la presse. La preuve que le pari audacieux de Belvaux séduit autant qu’il déstabilise.
Avec Les Tourmentés, Lucas Belvaux signe un film noir, puissant et rare, qui confirme son talent singulier et sa place à part dans le paysage audiovisuel francophone. Entre une intrigue glaçante, une mise en scène millimétrée et un casting au sommet, ce thriller promet de vous hanter bien après la projection.