Dans un univers cinématographique de plus en plus dominé par le spectaculaire, les franchises à rallonge et la surenchère visuelle, Looking Through Water s’annonce comme une bouffée d’air frais bienvenue. Ce drame à venir, réalisé par Roberto Sneider et porté par Michael Douglas, est adapté du roman éponyme de Bob Rich, publié en 2015. Plutôt que de miser sur l’action rapide ou des effets virtuoses, le film promet un récit humain et contenu centré sur la paternité, le regret et la réconciliation.
Au cœur de l’histoire : un homme qui, dans une ultime tentative de renouer le contact avec son fils, l’invite à participer à un concours de pêche père-fils à Porto Rico. Ce cadre apparemment simple – une ligne de pêche, un bateau, deux êtres humains – devient le théâtre d’un récit sous tension, nourri d’émotions inexprimées. Le film ne cherche pas à rivaliser avec les blockbusters par le bruit, mais par leur contraire : le silence, la lenteur, l’attention.
Michael Douglas revient sur grand écran dans un rôle très différent de ses interprétations iconiques passées. Ni séducteur charismatique, ni homme d’affaires impitoyable, il incarne ici un père rongé par le remords. Un homme conscient que les mots peuvent parfois arriver trop tard, mais qui tente malgré tout. Rien que ce point de départ suffit à faire naître une vraie attente. L’idée de voir Douglas dans un rôle aussi nuancé et retenu fait déjà travailler l’imaginaire.
Le décor de Porto Rico n’est pas un choix anodin. Ce paysage vaste, chaleureux, mais légèrement mélancolique contribue fortement à l’atmosphère que les réalisateurs veulent transmettre. Non seulement comme toile de fond, mais aussi comme reflet de la dynamique relationnelle : l’eau comme frontière et comme opportunité, comme quelque chose à travers quoi l’on peut regarder sans toujours y voir clairement. En ce sens, Looking Through Water est un titre parfaitement choisi : il suggère qu’il existe une profondeur, que ce que l’on perçoit n’est jamais tout, et que la compréhension et la réconciliation émergent lentement, comme des formes floues sous la surface.
Le film est le fruit d’une collaboration entre les scénaristes Rowdy Herrington et Zach Dean, respectivement connus pour des drames centrés sur les personnages et des projets plus orientés action. Leur association promet un équilibre entre thématiques personnelles et narration accessible. Quant à la réalisation de Roberto Sneider, on peut s’attendre à une approche mesurée, digne d’un cinéaste qui a déjà prouvé sa maîtrise de l’émotion contenue.
La date de sortie exacte reste à confirmer, mais Looking Through Water semble déjà s’annoncer comme un véritable bol d’air dans l’offre cinématographique actuelle. Pas de mélodrame exagéré, pas de chantage émotionnel forcé, mais une tentative sincère de montrer quelque chose de vrai : combien il est difficile de retrouver quelqu’un qu’on a perdu, même quand il s’agit de son propre enfant.
Pour les amateurs de drames intimistes, et pour ceux qui aiment les films qui osent ralentir plutôt qu’accélérer, Looking Through Water s’annonce déjà comme un titre à attendre avec impatience. Peut-être pas le film le plus bruyant de l’année, mais peut-être l’un des plus significatifs.
— Kevin Lossez