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Pas le temps ou pas envie de vous ruiner pour un voyage à Bora Bora ou au Guatemala ? Le cinéma, c'est aussi une forme de voyage. Grâce à la mondialisation, on ne trouve pas seulement des avocats dans les supermarchés, mais aussi des films du monde entier dans les salles obscures de notre Belgique bien aimée. 

Mieux encore : sur les 80 sorties prévues cet été, une seule est d’origine belge. Si l’on inclut les coproductions, on atteint péniblement quatre films avec une empreinte belge. D'autres régions du globe, en revanche, brillent par leur présence, jusqu'au Japon.

Autrement dit : votre staycation n’a jamais été aussi dépaysante. Où n’avez-vous pas envie de voyager cette semaine ?

Cette carte montre le nombre de films projetés cet été dans les cinémas UGC par pays d’origine. Le pays d’origine a été défini selon les informations fournies sur Cinenews, complétées par IMDb et Letterboxd.

Rêve américain (ou cauchemar)

22 des 80 sorties que verront les salles flamandes cet été viennent tout droit des États-Unis. Comme à leur habitude, les superproductions américaines sortent le grand jeu : explosions, cascades, et superhéros en pagaille.

Dans Superman, David Corenswet incarne le plus aimé des migrants sans papiers, tandis que The Fantastic Four: First Steps met en scène Pedro Pascal tentant de canaliser trois amis mutants (et lui-même), avec la planète à sauver en bonus.

Heureusement, cette glorification du héros est contrebalancée par l’univers sombre du cinéma d’horreur américain.

D’abord, le remake du slasher culte des années 90 I Know What You Did Last Summer promet de faire couler pas mal de sang (on espère avec plus de rythme).

En septembre, les célèbres époux Warren reviennent combattre les forces du mal dans The Conjuring: Last Rites – avec, on l’espère, autre chose qu’un simple jumpscare.

Mais le film le plus attendu est sans doute Him, produit par Monkeypaw, qui s’annonce comme une allégorie glaçante sur les dangers de la célébrité. Sera-t-il à la hauteur de Get Out (2017) ? L’avenir le dira, mais jusqu’ici, Jordan Peele n’a jamais déçu.

Et puis, il y a la nostalgie, valeur sûre du cinéma américain : The Naked Gun revient avec Liam Neeson, tandis que Jackie Chan reprend du service dans Karate Kid: Legends. L’enjeu ? Ne pas trop sacraliser nos souvenirs d’enfance.

Plus grinçantes : la comédie noire Caught Stealing signée Darren Aronofsky et le western décalé Eddington d’Ari Aster. Même Ron Howard poursuit sa carrière avec le thriller de survie Eden, qui explore les tréfonds de l’âme humaine.

Mais avec la situation géopolitique actuelle, peut-être avez-vous envie d’éviter les États (dés)unis. Dans ce cas, restons un peu plus proches de chez nous.

Hastings forever

Le Royaume-Uni et la France brillent cet été avec respectivement 8 et 16 sorties. Et surprise : une belle part de comédies !

Certains l’aiment chauve joue déjà sur les mots, parodiant le classique de Marilyn Monroe Some Like it Hot.

Dans The Roses, Olivia Colman et Benedict Cumberbatch s’affrontent dans un mariage soi-disant "parfait" — référence assumée à la guerre des Roses.

Côté action, William Tell nous plonge dans l’univers légendaire du tireur suisse, interprété ici par Claes Bang.

Pour un ton plus sérieux : The Salt Path, l’adaptation du best-seller éponyme avec Jason Isaacs et Gillian Anderson, promet émotion et paysages à couper le souffle.

En France, la reine de l’horreur Julia Ducournau nous revient avec Alpha, où une étrange maladie transforme les corps en marbre.

Et Luc Besson, jamais loin, présente Dracula, une préquelle de… Dracula (après sa version 2024 de Nosferatu).

Les Britanniques jouent la carte de la nostalgie avec Downton Abbey: The Grand Finale, hommage à la légendaire Maggie Smith.

Un autre retour : la version restaurée de Caravaggio (1986) de Derek Jarman, chef-d’œuvre visuel sur grand écran.

La France explore aussi le réel à travers plusieurs documentaires. Le plus marquant ? Youth (Hard Times), suite de Youth (Spring), sur l’industrie textile en Chine, saluée par la critique. Le dernier volet, Youth (Homecoming), se fait encore attendre.

Europapa : histoires d’ici

Ailleurs en Europe, le cinéma devient plus personnel, plus relationnel, mais pas moins fascinant.

La Grèce nous réchauffe avec Hot Milk (Emma Mackey, Vicky Krieps), tandis que la Suède propose The Swedish Torpedo, histoire incroyable de Sally Bauer, qui tenta de traverser la Manche à la nage pendant la Première Guerre mondiale.

L’Espagne livre Sorda, un drame poignant sur une femme sourde, ses doutes, et sa famille entendante. L’Italie, elle, oscille entre la comédie, 10 giorni con I suoi, et le drame historique, Le Assaggiatrici, sur les goûteuses d’Hitler. Un sacré écart de registre.

En Norvège, Dag Johan Haugerud entame une trilogie avec Sex et Love, le troisième volet Dreams sort en décembre. Ces films examinent les désirs humains à l’épreuve des normes sociales contemporaines. Pas de film pop-corn ici.

Son compatriote Joachim Trier, connu pour The Worst Person in the World (2021), revient avec Sentimental Value, un drame familial porté par Stellan Skarsgård.

Et la seule production 100 % belge ? Le documentaire Ovnis en Belgique, sur les vidéos étranges et théories du complot qui ont agité la fin des années 1980.

Encore plus belge (mais moins belge dans les faits) : Smurfs: The Movie, quatrième film sur les Schtroumpfs, produit aux États-Unis.

Fin du monde ou début d’ailleurs

Pour un dépaysement total, direction l’Asie. Plusieurs classiques y sont restaurés pour le grand écran.

Au Japon, la rétrospective Akira Kurosawa met à l’honneur deux chefs-d’œuvre fraîchement restaurés : Seven Samurai et Ikiru. Une chance rare de redécouvrir ce génie du 7e art dans toute sa splendeur.

Côté nouveautés nippones : Exit 8, un thriller claustrophobe dans les tunnels souterrains ; Super Happy Forever, un drame sur l’amour et la perte ; et Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba – Infinity Castle, premier volet du final très attendu.

L’Inde remet à l’honneur Pather Panchali de Satyajit Ray (1955), un chef-d’œuvre sur les rêves d’un prêtre rural.

De Chine vient Brief History of a Family, un thriller primé réalisé par Lin Jianjie, un premier long métrage à suivre de près.

Terra Incognita

Ce qui frappe, c’est le vide africain sur la carte : aucun film du continent n’est au programme cet été. Est-ce par manque de production ou par manque d’accès ?

Pour découvrir le cinéma africain, rendez-vous au festival Mooov (Gand) ou au Festival du Film Africain (Louvain) l’année prochaine. Ou explorez vos plateformes de streaming préférées.

L’Amérique du Sud est également discrète, à l’exception du film péruvien Kayara. Précisons cependant que cette carte ne couvre que les sorties estivales. Ainsi, le bouleversant Manas (Brésil) sorti plus tôt cette année n’y figure pas.

Empreinte belge

Conclusion : ce sont les films internationaux qui remplissent nos cinémas belges, mais on pourrait aller encore plus loin, explorer encore plus d’horizons cinématographiques.

Inversement, les producteurs étrangers s’intéressent de plus en plus à la Belgique. Grâce à notre tax shelter et notre échelle modeste, nous apparaissons comme un partenaire agile et inventif.
De quoi stimuler à la fois la production belge et les collaborations internationales.

Vers une carte du monde encore plus complète ?

 

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