Après Vaurien, Peter Dourountzis revient en force avec Rapaces, un polar aussi tendu que bouleversant, porté par un duo père-fille aussi touchant qu’improbable. À l’écran, Sami Bouajila incarne Samuel, un journaliste chevronné embarqué dans une enquête aussi trouble que personnelle, tandis que Mallory Wanecque, révélation discrète mais percutante, joue Ava, sa fille stagiaire, fascinée par l’affaire. Leur mission ? Couvrir le meurtre atroce d’une jeune femme attaquée à l’acide. Mais très vite, l’investigation bascule : un autre crime, des similitudes troublantes… Et surtout, des monstres bien humains rôdent dans l’ombre.
Inspiré librement d’un fait divers réel, Rapaces ne se contente pas d’instaurer un suspense redoutable : il questionne, interroge et bouscule. Le film aborde de front la violence masculine, la fascination pour les faits divers et les contradictions d’une presse tiraillée entre sensationnalisme et vérité brute. Le tout dans une ambiance ultra réaliste, avec une mise en scène millimétrée et une tension constante, notamment grâce à un dispositif sonore redoutable : des tueurs qui parlent… mais qu’on ne voit jamais.
Servi par un casting impressionnant (Jean-Pierre Darroussin, Valérie Donzelli, Stefan Crepon...), Rapaces est une plongée sans concession dans l’obsession, la filiation et la quête de justice. Un film coup de poing, aussi intelligent que captivant, à ne pas manquer.