Les Dents de la mer a 50 ans : le film qui a réinventé Hollywood - Actu Cinema

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Les Dents de la mer a 50 ans : le film qui a réinventé Hollywood

À l’occasion de son 50e anniversaire, Les Dents de la mer de Steven Spielberg peut sans conteste être considéré comme le film le plus disruptif de ces cinquante dernières années — voire de toute l’histoire du cinéma.
Alors que des œuvres comme Le Parrain ou L’Exorciste avaient attiré les foules grâce au bouche-à-oreille, Les Dents de la mer (Jaws, en version originale) fut le premier film à mériter le titre de blockbuster de l’été, un concept désormais central dans l’industrie hollywoodienne. Sorti sur 409 écrans — un chiffre inédit pour l’époque — le film a capté l’air du temps avec une puissance inégalée, porté par une stratégie marketing novatrice qui a fait de l’évasion estivale un rendez-vous cinématographique incontournable.

Le film de Spielberg est adapté du roman à succès de Peter Benchley, publié en 1974. Le scénariste Carl Gottlieb a épuré le livre de ses nombreuses intrigues secondaires pour se concentrer sur l’essentiel : Martin Brody (interprété par Roy Scheider), le chef de la police d’une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, qui forme une équipe improbable pour traquer un grand requin blanc semant la terreur au large d’Amity Island. À ses côtés : Matt Hooper (Richard Dreyfuss), un océanographe érudit, et Quint (Robert Shaw), un chasseur de requins bourru au franc-parler.

Sous la direction de Spielberg, Les Dents de la mer devient bien plus qu’un simple film de monstre marin. Le trio formé par Brody, Hooper et Quint est devenu emblématique, et leur complicité rugueuse culmine dans une scène restée célèbre : le récit glaçant du naufrage de l’USS Indianapolis. Ce monologue, écrit à l’origine par Howard Sackler puis retravaillé par John Milius (avec l’aide de Shaw lui-même), révèle le traumatisme de Quint, survivant de cette tragédie de juillet 1945, lorsqu’un sous-marin japonais coula le navire, laissant des centaines d’hommes à la merci des requins :
« L’océan devient rouge, et malgré vos coups et vos cris, les requins arrivent... et vous déchiquettent. »

Parmi les spectateurs marqués à jamais par le film se trouvait un jeune garçon de 12 ans : Steven Soderbergh. À la sortie de la séance, il se posait deux questions : « Que signifie 'réalisé par' ? Et qui est Steven Spielberg ? »
Le requin géant de Spielberg allait non seulement éveiller en lui une vocation, mais aussi inspirer une carrière de réalisateur parmi les plus audacieuses de sa génération. Des années plus tard, Soderbergh s’est même attelé à un projet de longue haleine : reconstituer jour après jour le tournage de ce film presque irréalisable — un tournage en pleine mer avec un requin mécanique qui, la plupart du temps, refusait tout simplement de fonctionner.

 

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